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Lecture du chapitre 2 | |
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Nom de l'œuvre : Orphée et la vengeance du Darkrai (concours mythe) | Nom du chapitre : Dans la plaine, terrible plaine, ... |
Écrit par Polux999 | Chapitre publié le : 19/12/2015 à 19:55 |
Œuvre lue 7740 fois | Dernière édition le : 30/12/2015 à 20:25 |
Voilà plusieurs semaines qu'Orphée voyageait dans toute la Grèce. N'ayant jamais entendu parler de maîtres à chanter en Thrace, sa région, il descendit vers le sud, en suivant la côte. De ports en ports, il s'arrêtait, demandant par-ci par-là aux marins si l'un d'eux avait déjà entendu parler de tels pokémon. Mais à chaque fois, il recevait la même réponse : personne ne savait ce qu'était un maître à chanter. Finalement, il se retrouva tout au sud de la Grèce, dans le Péloponnèse. Alors qu'il entrait dans une auberge pour demander une chambre pour la nuit, un vacarme retentit au fond de la pièce. -Tu m'as roulé sale brigand ! Rend-moi mon argent ! -Je suis désolé, mais le jeu c'est le jeu, je n'y peux rien. Orphée regarda la scène. Un gigantesque homme tout en muscle était debout, le rouge aux joues. L'autre, un petit homme tout maigre enfoui dans une capeline, souriait de toutes ses dents jaunes et noires. -Essayez de rejouer, la chance tournera peut-être. Le géant se mit encore plus en colère. -Quoi ?! Tu me crois assez idiot pour me faire avoir encore une fois ?! Rend-moi mon argent voleur ! Et dans un accès de rage, il tapa du poing sur la table. Sa force fut telle qu'il brisa la pauvre table de bois en deux. Le petit homme ravala tout de suite son sourire, le teint devenu livide de peur. -Ou-oui m-monsieur, t-tenez monsieur, voilà votre argent. Il tendit la bourse au géant qui semblait toujours ne pas se calmer. Orphée décida d'intervenir. Il sortit sa lyre et commença à jouer un chant. -Agile dans l'eau, gracieuse à sa surface, la poissirène est le cadeau de l'été qui passe. Agile dans l'eau, gracieuse à sa surface, elle est le joyau dont personne ne se lasse. La poissirène va et vient dans la rivière, exposant sa beauté dont elle est si fière. Tout le monde se calma, ainsi que le géant. Le voleur en profita pour déguerpir à toutes jambes hors de la taverne, heureux de ne pas avoir été réduit en charpies par son pigeon. L'homme se tourna alors vers Orphée et vint s’asseoir à coté de lui. -Tu joues drôlement bien toi dis-donc ! Ce nabot aurait dû te remercier, j'allais le couper en deux ! -Il n'en avait pas besoin, j'ai fait ça pour toi, tu semblais prisonnier de ta colère, répondit le jeune homme. Le géant éclata d'un grand rire tonitruant. -Ahahah ! Tu me plais musicien ! Je me nomme Hercule, et toi ? -Orphée, ravi de te rencontrer. -Allez Orphée, rajouta Hercule, je te paies un verre. Aubergiste, deux verres de ton meilleur vin ! L'aubergiste se dépêcha de les servir. Il ne voulait surtout pas être la prochaine victime de ce géant. Durant l'heure qui suivit, Orphée et Hercule se racontèrent leurs vies. Orphée apprit alors que son nouveau compagnon était lui aussi la victime des dieux. -Tu vois, expliquait Hercule, mon père est le dieu Elekable Zeus. Il a pris l'apparence du mari de ma mère et a fait un enfant avec elle. C'est de lui que je tiens mes cheveux bruns rayés de blond ainsi que ma force surhumaine. Mais la femme de Zeus, Héra, cette grosse Kangourex déesse de la famille, n'a pas supporté que son mari la délaisse pour une humaine. Elle m'a alors harcelé depuis que je suis tout petit, en me tournant en ridicule encore et toujours. Sa dernière lubie a été de me donner cette colère monstrueuse. À cause d'elle, ma femme et mes enfants sont morts. Et elle a eu le toupet de faire comme si elle n'y était pour rien ! Maintenant les dieux m'ont puni en me condamnant à douze travaux réputés impossibles à exécuter dans toute la Grèce. -Oh, c'est terrible, répondit Orphée. Moi aussi je suis victime des dieux. Morphée a emprisonné ma fiancée dans un cauchemar pour se venger des Meloetta qui m'apprécient depuis mon enfance. Pour la réveiller, je dois retrouver trois maîtres à chanter qui m'apprendront le chant pouvant la guérir. Mais jusqu'à présent je n'en ai trouvé aucun. Hercule se mit à réfléchir, la main sur le menton. -Ouaip, c'est bien embêtant. J'ai une idée : et si on s'entraidait ? Ma première épreuve est ici, à Némée. Un terrible Némélios ravage tout sur son passage dans les plaines avoisinantes. J'ai essayé de le tuer, mais mes flèches et mes épées ne sont pas capables de transpercer sa peau. Avec ton aide, je parviendrais peut-être à l'arrêter. Et en échange, je t'aiderai à trouver un de ces maîtres à danser. Qu'en dis-tu ? -C'est maître à chanter, mais ça marche ! Ils se serrèrent la main. Orphée retint une grimace en sentant sa main écrasée par la poigne de fer de son nouvel ami. Hercule éclata d'un grand rire. -Tu me résistes, décidément tu me plais beaucoup Orphée ! Durant la nuit, tous les deux mirent au point un plan pour combattre le Némélios. A l'aube, ils partirent alors dans les plaines d'herbes sèches, Hercule son épée à son ceinturon, Orphée sa lyre bien au chaud dans sa besace. La plaine était déserte. Ce n'était que l'aube, et pourtant il planait déjà une chaleur étouffante. Le silence qui régnait était très oppressant. -Le Némélios a dévoré tous les pokémon vivant dans le coin, chuchota Hercule. Maintenant il commence à s'en prendre aux humains. Tu es toujours sûr de vouloir faire ça ? -Oui, murmura Orphée, je ne vois pas d'autres solutions pour l'arrêter. Posons-nous ici, le terrain est idéal. Orphée s'assit en tailleur sur une pierre plate légèrement surélevée et regarda Hercule se cacher dans un fossé. Leur plan était vraiment risqué, surtout pour le jeune homme. Mais il aimait bien ce géant colérique, et ne voulait pas qu'il y ait une autre victime des dieux. Doucement, il commença à jouer de la lyre. -Roi de la plaine, seigneur de la savane, ta crinière éclatante jamais ne se fane. Prince des félins, maître de ces lieux, ta majesté surpasse le soleil lumineux. Némélios, montre toute ta magnificence à moi, l'humble proie. Némélios, viens, et rugis pour moi. Orphée continua son chant pendant plusieurs minutes, qui devinrent plusieurs heures. Soudain, alors que le soleil était à son zénith, un rugissement fit trembler la plaine. À la vitesse d'un zéblitz, le Némélios surgit devant Orphée. -Tu es bien téméraire, jeune musicien. Orphée écarquilla les yeux de surprise. Le pokémon venait de parler ! Il se reprit très vite, se rappelant son plan. -Merci à toi, ô Némélios. Je t'admire depuis très longtemps, et souhaitait te rencontrer. Le gigantesque félin tourna autour du jeune homme. Jamais aucun humain n'avait chanté pour lui, d'habitude ils s'enfuyaient en détalant comme des sapereau. Mais toujours prudent, il huma la proie. -Tu as entendu parler de moi, vraiment ? Demanda le monstre d'une voix extrêmement suave. Que dit-on de moi, de par le monde ? -Oh, que du bien, répondit Orphée. On chante tes exploits partout. Comment tu dévores avec élégance tes ennemis, et comment tu les traques avec le meilleur des flairs. On dit même que tu as volé les rayons du soleil pour te tisser cette si belle crinière. Et apparemment, de ce que je vois les rumeurs sont vraies. Le Némélios ricana. -Tiens donc, je ne pensais pas qu'on m'aimait autant chez les hommes. Dis-moi, musicien, raconte-t-on aussi comment je peux parler ? -Non, comment fais-tu ? -J'ai dévoré un maître à chanter. Orphée retint une exclamation. Voilà pourquoi il n'en trouvait pas dans les parages ! Le félin remarqua sa surprise. -Oui, ils sont extrêmement durs à pourchasser, ils savent se sortir de toutes les situations. Mais moi, le grand Némélios, je suis un chasseur aguerri. J'en ai débusqué un et je l'ai gobé tout rond ! Maintenant il est dans mon ventre et son pouvoir me permet de pratiquer la langue des hommes, qui est je dois le reconnaître fort belle. C'est que je suis très malin. -Oh oui, le plus malin des félins de ce monde ! Chantonna Orphée. D'ailleurs, je me suis toujours demandé, d'où vous vient cette si grande résistance aux armes des hommes ? Vous avez dû déployé une intelligence incommensurable pour l'obtenir. Le Némélios ne se sentait plus, il ronronnait presque de plaisir. Il s'allongea au sol, face au jeune homme. -En mangeant, bien évidemment ! J'ai dévoré des pokémon aux armures si épaisses qu'aucune griffe ou flèche ne peut me terrasser. Il n'y a bien qu'en m'étranglant qu'on pourrait m'arrêter mais encore faudrait-il une force exceptionnelle. Bon, reprit-il en se relevant, j'ai passé un agréable moment. Maintenant, j'ai faim. Bon appétit, musicien. Et il bondit sur Orphée. Le jeune homme cria le signal convenu. Hercule surgit du fossé et s'agrippa au dos du pokémon. Le monstre rugit de colère et se débattit dans tous les sens, crachant du feu. Orphée recula pour se mettre à l'abri puis commença à jouer de sa lyre. -Roi de la plaine, seigneur de la savane, ta crinière éclatante jamais ne se fane. Prince des félins, maître de ces lieux, ta majesté surpasse le soleil lumineux. Maintenant dors grand Némélios, dors et ne te réveille jamais. Le monstre flamboyant sentit ses paupières devenir lourdes. Hercule profita de cet instant de faiblesse et enserra l'encolure du félin. Il tint ainsi pendant plusieurs minutes jusqu'à ce que le pokémon cesse de se débattre et tombe mollement au sol. Le Némélios était mort. Orphée s'approcha. -On l'a fait ! On a arrêté le Némélios ! Cria de joie Hercule. -Non, tu l'as fait, rétorqua Orphée. Je n'ai fait que servir d'appât. Tout le mérite te revient. -C'est vrai que je me suis bien débrouillé, répondit Hercule. Maintenant à mon tour de t'aider, allons chercher ce maître à tinter. Orphée éclata de rire. -Maître à chanter, et je crois que ce n'est pas la peine, le Némélios a dit qu'il en avait avalé un. Ouvrons son ventre, avec un peu de chance, il n'est pas encore mort. Ils se mirent au travail et dépecèrent le Némélios. À peine ils firent une ouverture dans le ventre qu'une fusée colorée s'échappa à toute vitesse. -Liiiiiiibre ! Je suis enfin liiiiibre ! L'oiseau redescendit au sol et se posa sur le rocher. Orphée le reconnut. Il s'agissait d'un Pijako, un petit oiseau multicolore connu pour être capable de reproduire le langage humain. -Merci à vous deux, humains, ce stupide monstre m'a dévoré juste pour pouvoir parler. Je suis bien content d'être sorti, encore quelques jours et j'aurais été réduit en bouillie dans son ventre puant. Quels sont vos noms ? -Je me nomme Orphée, et voici mon ami Hercule. -Et bien, ajouta le Pijako, merci beaucoup. Demandez-moi ce que vous voulez, je vous aiderai. Le lendemain matin, Hercule et Orphée sortirent de la taverne, tout sourire. -Bon, je crois qu'il est l'heure de se dire au-revoir, dit Orphée. -Ha oui, c'est bien dommage, répondit Hercule en enfilant son nouveau trophée sur le dos, la crinière du Némélios. Tu es sûr que tu ne veux pas m'accompagner ? Qui sait, la Trioxhydre de Lerne a peut-être dévoré un autre maître à charmer. Orphée sourit. -Maître à chanter, Hercule. Et non, je ne crois pas. Et puis, Pijako ne serait pas d'accord n'est-ce pas ? L'oiseau bâilla, sortit de la besace du musicien et se posa sur son épaule. -Non, il n'y a aucun maître à chanter dans les marécages de Lerne. Enfin, il y en avait bien un, un Tarpaud, mais il en est parti depuis bien longtemps. De toute manière, il est hors de question de croiser le chemin de la Trioxhydre. Je n'ai pas quitté le ventre d'un monstre pour finir dans celui d'un autre ! Hercule arbora un sourire mauvais. -Espèce d'oiseau de basse-cour, tu n'es qu'une étourmi mouillée. Où comptez-vous aller ? -Encore plus au sud, à l'est. Pijako dit que sur l'île de Crète vit un autre maître à chanter, un certain Eoko. Nous prenons le prochain bateau. -Bien, j'espère que tu sauras réveiller ta belle, Orphée, tu le mérites. -Merci, Hercule, puisses-tu réussir tes onze prochains travaux. Ils se serrèrent la main, en se regardant droit dans les yeux. Puis Hercule partit au sud, la crinière du Némélios rougissant sous la lumière du matin, éclatant de son rire tonitruant. |
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