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Sujet: Histoires Mordziennes

Auteur Message
Bladeninja
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le 5/12/2010 à 23:53
Toi ta gueule.

Quoi, j'ai pas le droit de dire ça ? o_____O
Mystherbe
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le 5/12/2010 à 23:54
Ah ouais bah je l'ai oublié. Peut-être dans ma future HM.

Requiem, j'aime beaucoup.
Bladeninja
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le 5/12/2010 à 23:56
Future HM ? 'a l'air palpitant, cette prédiction.
Pif-Oeil Fox
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le 5/12/2010 à 23:58
Hahaz. Non.
bouh00
Gardien
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le 6/12/2010 à 01:27
"-> Je ne peux valider ou invalider les théories décrites en premier. Il faudra attendre le développement des caractères des personnes impliquées pour le découvrir."

-> Flûte x°


"-> Effectivement, c'est pas du bluff."

-> Je ne crois que c'que j'vois !


"-> C'est donc du regard non corrompu dont on parle et pas celui pas beau méchant. Les dates de son entrée en possession de la chose ne sont donc pas forcément les mêmes que celle de leur séparation."

-> Okay. J'imaginais le regard du possesseur de la chose forcément corrompu, même quand il ne vire pas au rouge, d'où la fascination de Pika pour le Winner. Mais non =(

En tout cas, Tagada quitte Pika 1 an avant le début du règne de Might, donc vers la fin de la guerre de succession (et après un long voyage mais ça, on peut imaginer un peu tout et n'importe quoi). Je ne serai pas étonné d'apprendre que Tagada ait un lien avec cette guerre, genre qu'il y ait participé et/ou qu'il y ait obtenu la chose.
D'ailleurs, avec ce que je viens d'apprendre sur leurs regards, j'en viens finalement à penser que Tagada ne l'avait pas encore à l'époque (hop, je retourne ma veste), puisque Pika n'a pas fait le rapprochement entre les yeux rouges, Tagada ne devait donc pas encore les avoir rouges. C'est parce qu'il avait obtenu la chose qu'il a quitté Pika ? Pour la protéger, par exemple ?
(c'est une proposition en l'air, je me doute que tu ne pourras pas répondre...
mais je pense que le "personnage important de l'histoire" auquel Pika va donner "beaucoup plus de profondeur" est Tagada (woké, je me mouille pas trop, là), notamment à cause de l'épisode de leur rupture)


"-> C'est peut être une erreur de ma part mais je ne me souviens pas avoir donné d'indication quant à l'âge réel d'Illyria. Si tu pouvais me dire quel est le passage concerné que je corrige dans la version 1.1 à paraître dans la section fics...
En tout cas la vraie date à prendre en compte est qu'Illyria a 9 ans lors du BPR."

Visitors ; chapitre 23 "Bâtard" a écrit :

- Il faut que vous sachiez, commença enfin Illyria, que j´étais très jeune quand j´ai rencontré Janus pour la première fois. C´était à peu près deux ans avant le Cataclysme, ce qui fait douze ans au total.
- Tu le connais depuis que tu as six ans ! Elvish ne semblait pas en croire ses oreilles.


Je sais pas s'il y a d'autres erreurs dans Visitors (j'étais persuadé que'Illyria avait 18 ans pendant le gros de Visitors mais ce n'est peut-être qu'à cause de ce chapitre).


"-> La pierre ne se téléporte pas avec celui qui l'utilise."

-> A la fin de la 1ère réalité, la pierre revient-elle quelque part dans la 2ème réalité (mais à un autre endroit que Elvish) ou bien tombe-t-elle au "fond" du Gouffre de la 1ère réalité ?
Dans tous les cas, dans Creators, il reste la vraie pierre (loin et bien gardée, mais elle est là).


"-> Il y a plusieurs allusions indirectes et une ou deux directes. Mais son nom n'a jamais été prononcé. J'avais oublié qu'il faisait une courte apparition dans une planche de BPR mais il n'a jamais été crédité"

-> Je vais aller relire BPR, du coup, pour essayer de trouver l'Inconnu avant son apparition dans Creators. Je miserai bien sur un des lieutenants de Might... mais si c'était le cas, il aurait un nom venant du Passlord (j'ai pas trop bien compris pourquoi cet Inconnu n'est pas un membre :( ).
Mais d'abord, je lis le chapitre 10, je ne peux plus me retenir, là :D
Elvic
DémoniMembre Ultime
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le 6/12/2010 à 01:48
One shot.

[ Dossier A1 ]: Light NineTales

"Je me souviens. C'était dans ces temps troublés... Il y a très, très longtemps... Cette époque terrible après la malédiction du Cavalier de la Nuit. Une pluie de catastrophes s'était abattue sur la Polordie. Might City était ravagée... Partout, des camps de réfugiés, des gens qui crevaient de faim... Et pour couronner le tout, l'armée Trashienne qui se massait à la frontière Nord. C'était une époque d'un chaos sans nom. Moi, j'étais qu'un gamin, tu comprends? Je comprenais pas vraiment tout ce qui se passait. Mais il y a une chose dont je me rappelle parfaitement. Ce triste jour d'octobre où j'ai croisé la mort pour la première fois.

Je vivais dans un petit patelin, au nord de Might City. En ce temps là, l'influence de la secte démonie était si forte qu'ils projetaient de prendre le contrôle de la ville et de destituer Might. Ils s'apprêtaient à faire le coup du siècle, et avaient le soutien des trashiens. Seulement voila, un des plus fidèles lieutenants de Might, un certain Fleurytank, se cachait dans notre village, prêt à les contrer en cas de besoin. Cela peut sembler stupide dit comme ça, mais cet homme - du moins, biologiquement, car pour l'avoir rencontré un jour, crois-moi, je peux te dire qu'on ne pouvait qu'en douter, vu sa façon de parler et de s'habiller... - cet homme, donc, était selon la légende, capable de décimer à lui tout seul un régiment entier. Les démonis ne pouvaient pas prendre le risque de laisser se mettre en travers de leur route un fidèle du pouvoir en place. Ce n'était pas tant la puissance qui les inquiétait. Entre Greed, Bart et Ganon, les démonis avaient largement de quoi en découdre. Seulement voila, Fleurytank était aussi l'un des chouchous du peuple, juste derrière le légendaire Patouzarre. Et un leader, ça, ils ne pouvaient pas le laisser passer.
Ajourd'hui encore, je me demande pourquoi il se plaquait dans notre bled. A une heure de Might City en jeep, autant dire que c'était vraiment la cambrousse... J'ai établi une théorie selon laquelle il aurait cherché eu pour mission de créer une résistance en partant de l'extérieur de la ville en cas de coup dur, Patouzarre et les autres lieutenants se chargeant de défendre celle-ci en cas d'attaque combinée des démonis et des trashiens... Mais je ne suis pas sûr que ce soit ça. Peut-être qu'il avait juste la trouille. J'en sais rien. Une chose est sûre, c'est qu'il se planquait dans notre village.

Black Hill. C'était le nom du village. Un nom kitch tout droit sorti d'un roman de fantasy qu'on aurait fait s'accoupler avec un vieux western. Taux d'alphabétisation: 20%. Un vrai trou quoi, comme il y en avait des dizaines à l'époque. Faut dire que Might ne s'intéressait pas vraiment à ce qui se passait en dehors des frontières de la ville. C'est resté comme ça jusqu'à ce qu'il comprenne qu'un provincial de faible niveau social, c'est très facile à manipuler... Mais je m'égare. Black Hill donc, une petite bourgade sale, au sommet d'une colline. Un petit demi-millier d'âmes, avec de petites exploitations agricoles, de petits fermiers qui élevaient leurs petits moutons, avec un petit esprit et une petite chance de ne pas mourir d'une petite cirrhose tellement ça picolait du petit alcool de petite patate. Et tu sais quoi? C'est là que j'ai passé les dix premières années de ma vie. On m'a souvent chambré à cause de ça... T'imagines? Ca remonte... J'ai appris à tirer au fusil avant de savoir lire, j'te jure. Ben ouais, en ce temps là, t'allais à la chasse avec ton vieux avant tes sept piges. Et à l'école, si t'y allais un jour, c'était pas avant tes huit ans. J'ai eu de la chance, moi. J'y suis allé, à l'école... D'ailleurs, c'est dans cette petite école, au milieu du bled, et face de l'église, que cette histoire a vraiment commencé. Deux jours après mes dix ans.
J'usais mon fond de culotte sur un vieux banc, rattaché à un pupitre qui tenait encore debout par je ne sais quel miracle. On apprenait le calcul je crois. Je me souviens bien de ça, aussi. 'Huit fois sept, ça fait combien?', m'avait dit le maître, un vieux croulant. J'ai jamais eu le temps de répondre. De toutes façons je la connaissais pas la réponse. Sauvé par le gong. Dommage que le gong soit une putain d'explosion qui avait ravagé la moitié de la classe, embrasé petit à petit le fond de la salle et laissé pour mort la moitié de mes petits copains.
Je me souviens bien de la gueule du vieux, terrifié, qui osait pas bouger. Moi, je m'étais planqué derrière un bureau. Et là, j'ai vu un type entrer. Grand, cheveux coupés courts avec quelques épis qui retombaient sur sa tronche toute pâle, avec des lunettes de soleil vachement classe, un costard-cravate et le futal assorti. Et une petite sacoche. Un dandy comme on en fait plus.

Là je sens que tu comprends plus rien. Enfin je sens... Non en fait je sens rien, mais je me dis que si t'étais en face de moi, tu te demanderais ce que faisait ce gars là, à ce moment précis. Bah figure-toi qu'en fait, les démonis, ils l'avaient appris, que Fleurytank créchait à Black Hill. Ca, je ne l'ai su qu'après, bien sûr. A cette époque là, je m'en foutais pas mal. Je venais de voir un pan de mur écraser mes copains de classe, j'avais du sang et des bouts d'intestin dessus, et j'ai vu un type inquiétant entrer par le trou que l'explosion venait de créer. Quant à Fleurytank, pour nous c'était juste une gentille dame qui nous donnait des bonbons et invitait les grands chez elle pour prendre le thé. Il les aimait bien assez jeunes, bien fermes. Vers 15 ans tu vois. Puceaux, obligé. Avec le recul, je me dis que c'était un sacré salopard, le Fleury... Mais bon, dans cette histoire, c'est plus ou moins un "gentil", alors je vais pas salir son image plus que ça.
Toujours est-il que les démonis savaient que Fleurytank se trouvait dans ce bled. Greed m'a appris plus tard qu'à l'origine, c'était Vodkice qui aurait du venir le liquider. Mais finalement, ils nous ont envoyé Bart. Don 'Molotov' Bart. Autant te dire qu'il ne devait y avoir aucun survivant. Bart. Un vrai malade. Y'a quelques années, Greed m'a parlé de lui. Il ne faisait pas dans la dentelle. Un lieutenant de Might à liquider? Pas de problème, par acquis de conscience, on va rayer le village de la carte. C'était son raisonnement. Avant de s'attaquer à notre école moisie, il avait déjà massacré au sabre des dizaines de familles. Mais sa spécialité, c'était le cocktail molotov. Dans sa sacoche, t'avais des dizaines de fioles d'alcool-essence-poudre noire, et des chiffons prêts à l'emploi. Il aimait bien faire péter les murs avant d'arriver. 'Faut les prévenir, c'est plus humains', qu'il disait. Enfin ça, c'est Greed qui me l'a raconté. Et je vois pas pourquoi il m'aurait menti... Là dessus en tous cas.

Donc je l'ai vu rentrer, là comme ça, super classe. Je me suis même demandé pendant un petit instant si c'était pas un héros tu vois. Un mec qui venait nous sauver des flammes et de l'explosion. Mais quand j'ai vu son sabre, j'ai compris qu'il y avait mieux à faire que de lui sauter dans les bras. T'as de la jugeote, à dix ans, mine de rien. Je me suis planqué sous le bureau du prof. Il m'a pas vu. J'en suis certain. Sinon je serais pas ici à te raconter ma vie. Moi je l'ai vu par contre. Ca m'a marqué, va savoir pourquoi. Il s'est fait tout les survivants au sabre. Je me souviens qu'il y avait quelque chose d'artistique dans son style. Il avait beau faire pleuvoir le sang, son costard restait toujours impeccable. Tu me connais, le sabre, ça me connait un peu. J'ai jamais réussi à sortir d'un combat à mort sans ressembler à un représentant pour Ariel machine nouvelle formule. Et puis il est parti. Moi, j'osais pas bouger. Seulement voila, l'école prenait feu, petit à petit. Quand j'ai enfin percuté ça, il était trop tard. Une poutre a cédé, ou un truc du genre, et je me suis retrouvé bloqué, incapable de sortir, dans une sorte de prison de débris, protégé par le bureau. Mais un bureau en bois, ça brûle, tu vois. Ce jour là, j'ai vraiment cru que j'allais crever. Pour de vrai. Et c'est à cet instant précis que j'ai entendu une voix. Je croyais que c'était un ange, ou Dieu, ou un truc comme ça... Mais non, c'était une voix de fille.
Cette vois, je m'en souviens bien. 'Le salaud... Même les enfants...' J'ai hurlé au secours. Et le petit miracle, c'est que la voix m'a entendu. On a échangé quelques mots en criant, et elle a dit qu'elle allait me sortir de là. Je sais pas comment elle a fait, mais elle est arrivée à se dégager un passage au moment où l'air commençait à devenir irrespirable. J'ai eu de la chance ce jour là. A tous les niveaux. Tu te rends compte? Si c'était un film, je me dirais que c'est un scénario bidon, beaucoup trop gros pour être vrai. Et cliché en plus. Mais c'est comme ça.

Elle était belle. C'est tout ce dont je me souviens. Une vingtaine d'année. Je crois que j'ai du avoir ma première érection quand je l'ai vue. Non je déconne. Mais elle aurait fait bander un mort, cette nana. Habillée comme dans les nanars de série B, tu vois le genre? En cuir et tout, façon section féminine de choc... Y'avait une mitraillette dans son dos. Elle m'a porté dehors. Je me rappelle avoir vu le bâtiment s'écrouler. Elle a essayé de me rassurer. Qu'il ne fallait pas s'en faire pour mon papa et ma maman. Je lui ai répondu que j'étais orphelin, ça l'a mis sacrément mal à l'aise. Elle m'a dit qu'elle s'appelait Light, et qu'elle allait me protéger, mais qu'elle devait d'abord s'occuper de l'homme qui avait fait tout ça. Et puis elle m'a demandé si je connaissais Fleurytank. Je l'ai guidée jusqu'à chez lui. C'est là bas qu'on a retrouvé Bart. Il sortait de la maison qu'occupait le lieutenant, avec à la main... Ni plus ni moins que sa tête. Ce gars là avait eu la tête du héros Fleurytank... Il a pas eu le temps de s'en réjouir. A peine a-t-il eu le temps de nous voir qu'il avait déjà pris six balles en pleine tête. Light tenait un flingue à deux mains, je sais pas d'où elle le sortait... Un magnum, je crois bien. Ca m'a rappelé la scène dans Indiana Jones, où le méchant fait tournoyer son sabre comme un dément, et où le gentil l'abat d'un simple tir de pistolet. La même. Le méchant Bart s'est fait descendre par Indiana Light. C'était elle tout craché ça. Simple, froid, efficace.

La suite, tu la connais. Light m'a ramené avec elle à Might City. Elle m'a confié à toi, et puis elle est allé louer ses services à Might. Pour remplacer Fleury, sans doutes. La guerre civile a pris fin grâce à Patouzarre, les trashiens ont été repoussés... Tu m'as appris à me battre, tout ça... Mais aujourd'hui, tu vois, je me souviens d'elle. je sais pas trop pourquoi. J'avais envie de te raconter le début de ma vie, en fait... T'en as jamais rien su, finalement. Allez, je vais pas m'éterniser moi..."

La patate au chapeau se releva. Autour de lui, le cimetière baignait dans une atmosphère des plus lugubres. Il aimait bien ça. Ca avait quelque chose de reposant. A califourchon sur la tombe, il avait passé une bonne partie de la nuit à raconter sa vie à un mort. "Je m'arrange pas, moi...", songea-t-il. Et puis il tourna les talons et s'en alla. Il ne vit jamais l'inscription presque effacée briller un court instant. Chouchou.

Fin du dossier A1.
Requiem
AngiMembre Ultime
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le 6/12/2010 à 02:15

5198 2462 6637


Bon pour le coup de l'âge d'Illyria c'était bien une lacune de la 1.0 de Visitors. Avant de commencer Creators j'avais relu pour me remettre dans le bain et après vérification j'avais bien corrigé cette erreur lors de la relecture.
Pardon pour la gêne occasionnée, mais Illyria a 21 ans au début de Visitors et Elvish 18.

Les 6 lieutenants existent dans le passlord. De gauche à droite dans la neuvième page de BPR:
Gloom, Général de l'Armée du Soleil et bras droit de Might.
TwoOne (probablement renommé Schnapper ou Touane j'ai pas encore décidé), disparu depuis des années, aucune nouvelle donnée le concernant n'est disponible.
Dark Bird, toujours au service de Might.
Fredopipe a quitté le service en même temps que Fleurytank.
Fleurytank a quitté le service quatre ans auparavant à la suite d'un scandale.
Lilipop est décédée.

L'histoire entre Tagada et Pika sera révélée plus tard.


Pour les HMs d'aujourd'hui et hier, je lirai demain ou plus tard.
Elvic
DémoniMembre Ultime
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le 7/12/2010 à 00:09
PZ c'est toujours aussi classe... Nouvelle question: existe-t-il un vrai lien de parenté entre Big Mama et Elvish? (Je sens que vais me prendre un râteau là :mrgreen: )

Eden ça roxxe, en plus Hell en grosse raclure, ça lui va super bien. J'espère que c'est pas réellement la fin :(
Mystherbe
Nouveau Membre
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le 7/12/2010 à 00:39
Malheureusement, si. Un épilogue, et ce sera terminé.

J'en ai marre d'écrire de cette façon.
Elvic
DémoniMembre Ultime
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le 7/12/2010 à 00:46
Ca se termine un peu vite alors. J'airai pas jusqu'à dire que c'est bâclé, mais je reste sur ma faim...
Bladeninja
Avatar personnel
Membre en Mutation
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le 7/12/2010 à 00:54

- Elvic a dit -

One shot.

[ Dossier A1 ]: Light NineTales

"Je me souviens. C'était dans ces temps troublés... Il y a très, très longtemps... Cette époque terrible après la malédiction du Cavalier de la Nuit. Une pluie de catastrophes s'était abattue sur la Polordie. Might City était ravagée... Partout, des camps de réfugiés, des gens qui crevaient de faim... Et pour couronner le tout, l'armée Trashienne qui se massait à la frontière Nord. C'était une époque d'un chaos sans nom. Moi, j'étais qu'un gamin, tu comprends? Je comprenais pas vraiment tout ce qui se passait. Mais il y a une chose dont je me rappelle parfaitement. Ce triste jour d'octobre où j'ai croisé la mort pour la première fois.

Je vivais dans un petit patelin, au nord de Might City. En ce temps là, l'influence de la secte démonie était si forte qu'ils projetaient de prendre le contrôle de la ville et de destituer Might. Ils s'apprêtaient à faire le coup du siècle, et avaient le soutien des trashiens. Seulement voila, un des plus fidèles lieutenants de Might, un certain Fleurytank, se cachait dans notre village, prêt à les contrer en cas de besoin. Cela peut sembler stupide dit comme ça, mais cet homme - du moins, biologiquement, car pour l'avoir rencontré un jour, crois-moi, je peux te dire qu'on ne pouvait qu'en douter, vu sa façon de parler et de s'habiller... - cet homme, donc, était selon la légende, capable de décimer à lui tout seul un régiment entier. Les démonis ne pouvaient pas prendre le risque de laisser se mettre en travers de leur route un fidèle du pouvoir en place. Ce n'était pas tant la puissance qui les inquiétait. Entre Greed, Bart et Ganon, les démonis avaient largement de quoi en découdre. Seulement voila, Fleurytank était aussi l'un des chouchous du peuple, juste derrière le légendaire Patouzarre. Et un leader, ça, ils ne pouvaient pas le laisser passer.
Ajourd'hui encore, je me demande pourquoi il se plaquait dans notre bled. A une heure de Might City en jeep, autant dire que c'était vraiment la cambrousse... J'ai établi une théorie selon laquelle il aurait cherché eu pour mission de créer une résistance en partant de l'extérieur de la ville en cas de coup dur, Patouzarre et les autres lieutenants se chargeant de défendre celle-ci en cas d'attaque combinée des démonis et des trashiens... Mais je ne suis pas sûr que ce soit ça. Peut-être qu'il avait juste la trouille. J'en sais rien. Une chose est sûre, c'est qu'il se planquait dans notre village.

Black Hill. C'était le nom du village. Un nom kitch tout droit sorti d'un roman de fantasy qu'on aurait fait s'accoupler avec un vieux western. Taux d'alphabétisation: 20%. Un vrai trou quoi, comme il y en avait des dizaines à l'époque. Faut dire que Might ne s'intéressait pas vraiment à ce qui se passait en dehors des frontières de la ville. C'est resté comme ça jusqu'à ce qu'il comprenne qu'un provincial de faible niveau social, c'est très facile à manipuler... Mais je m'égare. Black Hill donc, une petite bourgade sale, au sommet d'une colline. Un petit demi-millier d'âmes, avec de petites exploitations agricoles, de petits fermiers qui élevaient leurs petits moutons, avec un petit esprit et une petite chance de ne pas mourir d'une petite cirrhose tellement ça picolait du petit alcool de petite patate. Et tu sais quoi? C'est là que j'ai passé les dix premières années de ma vie. On m'a souvent chambré à cause de ça... T'imagines? Ca remonte... J'ai appris à tirer au fusil avant de savoir lire, j'te jure. Ben ouais, en ce temps là, t'allais à la chasse avec ton vieux avant tes sept piges. Et à l'école, si t'y allais un jour, c'était pas avant tes huit ans. J'ai eu de la chance, moi. J'y suis allé, à l'école... D'ailleurs, c'est dans cette petite école, au milieu du bled, et face de l'église, que cette histoire a vraiment commencé. Deux jours après mes dix ans.
J'usais mon fond de culotte sur un vieux banc, rattaché à un pupitre qui tenait encore debout par je ne sais quel miracle. On apprenait le calcul je crois. Je me souviens bien de ça, aussi. 'Huit fois sept, ça fait combien?', m'avait dit le maître, un vieux croulant. J'ai jamais eu le temps de répondre. De toutes façons je la connaissais pas la réponse. Sauvé par le gong. Dommage que le gong soit une putain d'explosion qui avait ravagé la moitié de la classe, embrasé petit à petit le fond de la salle et laissé pour mort la moitié de mes petits copains.
Je me souviens bien de la gueule du vieux, terrifié, qui osait pas bouger. Moi, je m'étais planqué derrière un bureau. Et là, j'ai vu un type entrer. Grand, cheveux coupés courts avec quelques épis qui retombaient sur sa tronche toute pâle, avec des lunettes de soleil vachement classe, un costard-cravate et le futal assorti. Et une petite sacoche. Un dandy comme on en fait plus.

Là je sens que tu comprends plus rien. Enfin je sens... Non en fait je sens rien, mais je me dis que si t'étais en face de moi, tu te demanderais ce que faisait ce gars là, à ce moment précis. Bah figure-toi qu'en fait, les démonis, ils l'avaient appris, que Fleurytank créchait à Black Hill. Ca, je ne l'ai su qu'après, bien sûr. A cette époque là, je m'en foutais pas mal. Je venais de voir un pan de mur écraser mes copains de classe, j'avais du sang et des bouts d'intestin dessus, et j'ai vu un type inquiétant entrer par le trou que l'explosion venait de créer. Quant à Fleurytank, pour nous c'était juste une gentille dame qui nous donnait des bonbons et invitait les grands chez elle pour prendre le thé. Il les aimait bien assez jeunes, bien fermes. Vers 15 ans tu vois. Puceaux, obligé. Avec le recul, je me dis que c'était un sacré salopard, le Fleury... Mais bon, dans cette histoire, c'est plus ou moins un "gentil", alors je vais pas salir son image plus que ça.
Toujours est-il que les démonis savaient que Fleurytank se trouvait dans ce bled. Greed m'a appris plus tard qu'à l'origine, c'était Vodkice qui aurait du venir le liquider. Mais finalement, ils nous ont envoyé Bart. Don 'Molotov' Bart. Autant te dire qu'il ne devait y avoir aucun survivant. Bart. Un vrai malade. Y'a quelques années, Greed m'a parlé de lui. Il ne faisait pas dans la dentelle. Un lieutenant de Might à liquider? Pas de problème, par acquis de conscience, on va rayer le village de la carte. C'était son raisonnement. Avant de s'attaquer à notre école moisie, il avait déjà massacré au sabre des dizaines de familles. Mais sa spécialité, c'était le cocktail molotov. Dans sa sacoche, t'avais des dizaines de fioles d'alcool-essence-poudre noire, et des chiffons prêts à l'emploi. Il aimait bien faire péter les murs avant d'arriver. 'Faut les prévenir, c'est plus humains', qu'il disait. Enfin ça, c'est Greed qui me l'a raconté. Et je vois pas pourquoi il m'aurait menti... Là dessus en tous cas.

Donc je l'ai vu rentrer, là comme ça, super classe. Je me suis même demandé pendant un petit instant si c'était pas un héros tu vois. Un mec qui venait nous sauver des flammes et de l'explosion. Mais quand j'ai vu son sabre, j'ai compris qu'il y avait mieux à faire que de lui sauter dans les bras. T'as de la jugeote, à dix ans, mine de rien. Je me suis planqué sous le bureau du prof. Il m'a pas vu. J'en suis certain. Sinon je serais pas ici à te raconter ma vie. Moi je l'ai vu par contre. Ca m'a marqué, va savoir pourquoi. Il s'est fait tout les survivants au sabre. Je me souviens qu'il y avait quelque chose d'artistique dans son style. Il avait beau faire pleuvoir le sang, son costard restait toujours impeccable. Tu me connais, le sabre, ça me connait un peu. J'ai jamais réussi à sortir d'un combat à mort sans ressembler à un représentant pour Ariel machine nouvelle formule. Et puis il est parti. Moi, j'osais pas bouger. Seulement voila, l'école prenait feu, petit à petit. Quand j'ai enfin percuté ça, il était trop tard. Une poutre a cédé, ou un truc du genre, et je me suis retrouvé bloqué, incapable de sortir, dans une sorte de prison de débris, protégé par le bureau. Mais un bureau en bois, ça brûle, tu vois. Ce jour là, j'ai vraiment cru que j'allais crever. Pour de vrai. Et c'est à cet instant précis que j'ai entendu une voix. Je croyais que c'était un ange, ou Dieu, ou un truc comme ça... Mais non, c'était une voix de fille.
Cette vois, je m'en souviens bien. 'Le salaud... Même les enfants...' J'ai hurlé au secours. Et le petit miracle, c'est que la voix m'a entendu. On a échangé quelques mots en criant, et elle a dit qu'elle allait me sortir de là. Je sais pas comment elle a fait, mais elle est arrivée à se dégager un passage au moment où l'air commençait à devenir irrespirable. J'ai eu de la chance ce jour là. A tous les niveaux. Tu te rends compte? Si c'était un film, je me dirais que c'est un scénario bidon, beaucoup trop gros pour être vrai. Et cliché en plus. Mais c'est comme ça.

Elle était belle. C'est tout ce dont je me souviens. Une vingtaine d'année. Je crois que j'ai du avoir ma première érection quand je l'ai vue. Non je déconne. Mais elle aurait fait bander un mort, cette nana. Habillée comme dans les nanars de série B, tu vois le genre? En cuir et tout, façon section féminine de choc... Y'avait une mitraillette dans son dos. Elle m'a porté dehors. Je me rappelle avoir vu le bâtiment s'écrouler. Elle a essayé de me rassurer. Qu'il ne fallait pas s'en faire pour mon papa et ma maman. Je lui ai répondu que j'étais orphelin, ça l'a mis sacrément mal à l'aise. Elle m'a dit qu'elle s'appelait Light, et qu'elle allait me protéger, mais qu'elle devait d'abord s'occuper de l'homme qui avait fait tout ça. Et puis elle m'a demandé si je connaissais Fleurytank. Je l'ai guidée jusqu'à chez lui. C'est là bas qu'on a retrouvé Bart. Il sortait de la maison qu'occupait le lieutenant, avec à la main... Ni plus ni moins que sa tête. Ce gars là avait eu la tête du héros Fleurytank... Il a pas eu le temps de s'en réjouir. A peine a-t-il eu le temps de nous voir qu'il avait déjà pris six balles en pleine tête. Light tenait un flingue à deux mains, je sais pas d'où elle le sortait... Un magnum, je crois bien. Ca m'a rappelé la scène dans Indiana Jones, où le méchant fait tournoyer son sabre comme un dément, et où le gentil l'abat d'un simple tir de pistolet. La même. Le méchant Bart s'est fait descendre par Indiana Light. C'était elle tout craché ça. Simple, froid, efficace.

La suite, tu la connais. Light m'a ramené avec elle à Might City. Elle m'a confié à toi, et puis elle est allé louer ses services à Might. Pour remplacer Fleury, sans doutes. La guerre civile a pris fin grâce à Patouzarre, les trashiens ont été repoussés... Tu m'as appris à me battre, tout ça... Mais aujourd'hui, tu vois, je me souviens d'elle. je sais pas trop pourquoi. J'avais envie de te raconter le début de ma vie, en fait... T'en as jamais rien su, finalement. Allez, je vais pas m'éterniser moi..."

La patate au chapeau se releva. Autour de lui, le cimetière baignait dans une atmosphère des plus lugubres. Il aimait bien ça. Ca avait quelque chose de reposant. A califourchon sur la tombe, il avait passé une bonne partie de la nuit à raconter sa vie à un mort. "Je m'arrange pas, moi...", songea-t-il. Et puis il tourna les talons et s'en alla. Il ne vit jamais l'inscription presque effacée briller un court instant. Chouchou.

Fin du dossier A1.

C'est du beau Elvish.

Pifou, j'apparais quand moi ? è______é
Pif-Oeil Fox
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le 7/12/2010 à 00:56
Selon mes prévision...7eme chapitre.
Mystherbe
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le 7/12/2010 à 02:51
Message édité le 7/12/2010 à 18:50

Titre : Second Life Time

Epilogue :

Un soleil de plomb illuminait la salle de classe, où des élèves cuisaient lentement devant un professeur bavard et passionné. Il liait toutes ses paroles à des gestes amples et élégants, tentant de véhiculer ce savoir à des jeunes enfants carbonisés. La lumière filtrait à travers des rideaux troués d'un rouge vif, tandis que la chaleur venait s'agglutiner sur tous ces uniformes noirs que les élèves étaient de contraints de revêtir. Il n'y avait aucune fille, juste des têtes aux cheveux courts, des tâches de rousseur explosées sur le visage, le nez qui coule, le regard qui fuit par la fenêtre.

Au fond de la classe, un jeune homme fixe la pendule d'un sérieux déconcertant. Sûrement aurait-il mieux fait de le consacrer aux explications de son professeur gesticulant, mais son regard ne voulait s'arracher de cette aiguille qui se baladait lentement. Trop lentement. Quelques gouttes de sueur perlaient sur ces fronts enfantins, tandis que des souffles de dépit résonnaient et se mêlaient à la voix enjoué de l'instituteur.

Sa folle explication et son animosité pour les grands rois de Pokélord s'atténua dès lors que le glas sonna. La sonnerie retentissait dans les couloirs, et les élèves ne se firent pas priés pour ranger leurs affaires et sortir de la salle à une vitesse fulgurante. Les chaises trainaient sur le carrelage dans un bruit strident, et le professeur grimaça avant de saluer aimablement ses élèves. Sauf celui du fond, toujours à sa place, à fixer l'aiguille qui chantait son mélodieux "tic-tac". Le professeur l'arracha à sa rêverie en tapotant sur sa table en bois.

-C'est l'heure, dit-il d'une voix sympathique.

Le jeune homme secoua la tête, comme pour évacuer toutes les pensées qui le harcelait, puis il sortit de la classe, gêné, sous le regard d'un professeur amusé.

-Vraiment à l'ouest, ce petit gars-là, chuchota-t-il pendant qu'il effaçait le tableau.

L'air frais caressait son visage. Quelle agréable sensation, surtout après avoir été enfermé dans une véritable fournaise. Le vent soulevait ses cheveux noirs, pour découvrir un visage des plus enfantins, d'un concentré d'innocence et de naïveté. On se demanderait même s'il n'a pas oublié sa tétine. Ses yeux, légèrement bridés, étaient d'un vert à la fois magnifique et terrifiant. Il avait un petit nez, parsemé de quelques tâches de rousseurs, juste au-dessus d'une fine bouche qui devait sûrement encore abriter quelques dents de laits. Il regarda les épais nuages blanchâtres qui se dessinaient dans ce ciel bleu azur, puis attrapa fermement son sac.

Le jeune garçon n'habitait qu'à quelques minutes de l'école, il pouvait donc se permettre parfois quelques détours pour déambuler dans les rues. Il aimait beaucoup observer ces adultes pressés, toujours à fixer leur poignet, ou à courir après des voitures jaunes. Il se demandait pourquoi il faisait ça, même si parfois il se disait qu'ils étaient sûrement en retard à l'école des grands. C'est sa mère qui lui avait parlé de cette école, et ça l'amusait de savoir que ces grandes personnes fréquentaient toujours l'école, qu'ils avaient des professeurs, des devoirs...

Il rigola, sous le regard interloqué de quelques passants, eux aussi pressés, puis s'arrêta devant une grande affiche qui trônait sur un mur. On pouvait y lire, dans un bain de couleurs et de lettres énormes : "10ème ANNIVERSAIRE DU NOUVEAU POKELORD".

Sa mère avait beau lui avoir expliqué cette coutume des heures durant, le petit garçon n'y comprenait toujours rien. Le seul mot qu'il parvenait à assimiler, c'était "anniversaire". Parce que c'était aussi le sien, aujourd'hui. Ca l'embêtait, d'ailleurs, car sa fête était toujours éclipsé par celle du nouveau Pokélord. Il trouvait ça tellement injuste que ses petits camarades d'école ne pensent qu'à cette coutume ringarde.

Il poussa une grande porte en bois, d'un jaune immonde, puis s'essuya les pieds sur un paillasson d'une laideur similaire. La maison semblait vide, aucun bruit, si ce n'est le bruit de ces fleurs qui se dessèchent à vu d'œil. Le jeune homme alla les rafraîchir, et il aurait presque pu entendre un cri de soulagement de la part de ces magnifiques plantes rouges. Il se dirigea vers la cuisine, et un cri résonna quand il poussa la porte. Un cri en chœur.

Sa maman se tenait là, rayonnante, un énorme gâteau dans les mains où brillaient quelques bougies, accompagnée par des collèges de son bureau. Le petit garçon était agréablement surpris, bien que toujours déçu de ne jamais voir quelqu'un de sa famille. Sa maman lui avait expliqué, après tout, qu'ils étaient méchants et qu'ils ne se voyaient plus du tout. Mais tous les ans, il espérait faire la rencontre d'un cousin, d'une tante... de son père.

Une larme coula sur sa joue, puis sa mère vînt le prendre dans ses bras.

-Allons, tu es émue mon chéri ? souffla-t-elle à l'oreille de son fils.
-Oui... répondit-il en hochant la tête.

Il était indéniablement déçu, car son plus beau cadeau aurait été d'être entouré par d'autres personnes que des collèges couturières à sa mère. Elles étaient sympathiques, il en convenait, mais pas... suffisante. Beaucoup d'entre elles poussaient des cris d'émerveillement exagérées, puis scandait la phrase si banale...

-Qu'est-ce qu'il a changé ! C'est un grand maintenant ! criait une grosse femme, qui regardait le gâteau d'un regard affamé.

Le jeune homme s'empressa de souffler les dix bougies qui commençaient à fondre sur le gâteau, tandis qu'on criaient en chœur "Un voeu, un voeu !". Il formulait toujours le même, tous les ans, mais il ne s'était encore jamais réalisé...

Il s'empressa d'aller embrasser toutes ces dames, qui le mitraillait de bisous et de pincements sur les joues, d'ébouriffements de cheveux et de câlins asphyxiants. Avant que ces dames ne dévorent le gâteau, on pouvait lire sur celui-ci "Joyeux anniversaire Silevh".

Il en avala un bout, avant de prendre congé de toutes ces dames et de se réfugier dans sa chambre. Il était allongé sur son lit, à contempler son plafond d'une banalité propre à tous les plafonds, quand on toqua doucement à la porte.

-Oui ?
-C'est moi, je peux entrer ? demanda une voix pleine d'émotion.

La porte s'ouvrit sur sa mère. C'était une très belle femme pour son âge, et elle en était indéniablement consciente. Elle était vêtue d'une grande robe noire et d'une chemise rouge qui ressemblait à ces immondes rideaux en salle de classe. Silevh pensa qu'elle avait fait un effort considérable pour son anniversaire, car elle était habituellement habillée d'un vulgaire jean troué et de t-shirts aux motifs ridicules et excessivement colorés. Il était conscient des efforts que sa mère s'efforçait de déployer pour le rendre heureux, et il lui fit comprendre en la gratifiant d'un grand sourire. Ce sourire d'enfant innocent, dont on ne pouvait réfuter le caractère mignon et attendrissant.

Sa mère vint s'asseoir sur le rebord de son lit, juste assez près pour pouvoir lui chuchoter quelque chose à l'oreille.

-Tu pourrais aller voir papa, aujourd'hui, pour ton anniversaire ? lâcha-t-elle, la voix secouée de quelques sanglots.

Silevh sentait la joue humide de sa mère contre uniforme d'écolier. Il avait rarement vu sa mère pleurer. Du moins, entendu. Il chuchota à son tour, dans un sanglot qui semblait communicatif.

-D'accord maman...

Ils restèrent quelques minutes, assis là, à pleurer ensemble, enlacés comme une mère et son fils. Les pleurs s'étouffaient dans les pans de vêtements, alors qu'on pouvait entendre dans la cuisine les femmes qui riaient bruyamment. Silevh se détacha de sa mère, en essuyant sa joue d'un revers de la main et en reniflant bruyamment. Ce reniflement qui ne semblait pas du tout dérangé les enfants. Il quitta sa chambre, en silence, puis se faufila dans le couloir en évitant de croiser les regards de toutes ces pies qui braillaient de plus en plus en fort. Il ferma doucement la porte, pendant que sa mère pleurait encore quelques larmes sur le lit de son fils.

Le soleil était encore plus rayonnant et brûlant, et il semblait avoir chasser le vent pour imposer son règne de chaleur. Les passants ramassaient des journaux qui gisaient par terre, pour finalement les recycler en éventail. Au coin de la rue, Silevh aperçut des enfants de son âge qui faisaient une bataille d'eau, sous des regards adultes empreints de jalousie et d'admiration. Le jeune homme se demanda pourquoi les adultes ne faisaient pas pareil, après tout ?

Il continua son chemin, et tourna dans une rue. Complètement à l'opposée de celle de l'école, qui l'avait emprunté tout à l'heure. Silevh s'enfonçait progressivement dans le "vieux Pokélord", où l'on pouvait apercevoir ces vieilles maisons, la plupart en briques rouges, mais aussi l'ancienne place du Marché où désormais quelques clochards jouaient de la guitare pour récolter quelques pièces. Il n'aimait pas spécialement cet endroit, bien que beaucoup de gens le jugeait comme magnifique et indispensable au patrimoine de Pokélord. Silevh ne savait pas ce que ça voulait dire, mais il avait compris que c'était un endroit forcément important. Néanmoins, il était contraint d'emprunter ce chemin pour rendre visite à son père.

Les nuages commençaient à jouer avec le soleil quand Silevh arriva enfin à bon port. Immobile face à ces immenses grilles métalliques, il semblait réfléchir avant de les ouvrir. Dès qu'il fut décidé, celles-ci s'ouvrirent dans un grincement horrible mais qui lui semblait étrangement familier. Ca lui arrivait fréquemment de trouver quelque chose qu'il semblait avoir déjà vu, entendu, toucher. Il n'en connaissait pas du tout la raison, et son esprit d'enfant naïf se butait à croire que c'était commun à tout le monde de ressentir ces choses-là. Il referma les grilles délicatement, pour atténuer au mieux ce grincement qui pourrait réveiller un mort. Ce qui n'aurait pas été forcément agréable, puisque Silevh venait de pénétrer dans un cimetière. Il progressait lentement dans cet endroit lugubre, habité par toutes ces pierres tombales d'un marbre glacial. Il déambula quelques temps à travers ces couloirs de tombes avant de s'arrêter devant celle de son père.

Cela faisait longtemps qu'il ne lui avait pas rendu visite. Peut-être y allait-il quelques fois dans l'année, et très souvent lors de ses anniversaires. Sa mère n'avait encore jamais eu le courage de l'accompagner, Silevh ne comprenait pas pourquoi. Peut-être avait-elle ses raisons. Elle pleurait toujours, quand on évoquait le mot "papa".

Les quelques fleurs qui fanaient sur la pierre tombale avaient toutes été apportés par Silevh. Il avait oublié d'en apporter, aujourd'hui, mais il se contenta d'arranger au mieux celles déjà présentes.

-Désolé papa, j'ai oublié tes fleurs... s'excusa-t-il.

Il aimait bien parler à son père, de temps en temps. Le cimetière était toujours vide, sans compter tous ces morts. Silevh n'avait encore jamais croisé ou aperçu une présence, une présence vivante.

Jusqu'à aujourd'hui.

Un grand homme se tenait debout face à une tombe, un peu plus loin. Il était de dos, vêtu d'un long manteau noir et d'un chapeau visiblement usé par le temps. Silevh, intrigué, voulait aller à l'encontre de cet homme. Le premier qu'il avait croisé depuis qu'il rendait visite à son père. Mais les conseils avisés de sa mère sur les inconnus l'empêcha de bouger.

Silevh ne l'avait pas encore remarqué, mais il y avait comme un vrombissement à proximité de ce mystérieux inconnu. Il pensa aussitôt au ronronnement d'un chat, avant d'apercevoir finalement un énorme 4x4 qui vomissait une épaisse fumée noirâtre dans tout le cimetière.

Le soleil avait perdu. Les nuages cotonneux criaient victoire et offraient à tout le monde un temps de fraîcheur. Mais dans le cimetière, le froid semblait être glacial. Chaque petite bourrasque de vent faisait trembler Silevh. Il ne savait pas si c'était le froid ou la peur. Puis l'homme, vêtu de noir, se retourna brusquement vers Silevh. Il prit finalement conscience que c'était la peur qui le faisait grelotter ainsi, et qu'il faisait toujours aussi chaud.

L'inconnu se rapprochait dangereusement, d'une démarche précise et rapide. Silevh était pétrifié, et regardait la tombe de son père comme pour appeller à l'aide. Les quelques fleurs fânées s'envolèrent dans un coup de vent, dansant harmonieusement dans les airs.

-Bonjour, petit, dit l'homme d'une voix qui se voulait sympathique.

Silevh ne répondit pas, et se contentait de regarder les fleurs qui voltigaient au gré du vent. Il s'efforcait d'éviter le regard de cet homme, comme si le fait de croiser ses yeux était mortel. Il se racla la gorge puis s'essaya de nouveau à la politesse.

-Bonjour, petit, répéta l'inconnu.
-Bon... bonjour, répondit Silevh d'une voix tremblante et peureuse.
-Tu es venu voir ton papa, hein ? questionna l'homme.

Silevh était de plus en plus inquiet. Comment savait-il qu'il était là pour rendre visite à son père ? Peut-être l'avait-il entendu chuchoter à son père ? Non, il était bien trop loin. Le bourdonnement du 4x4 s'arrêta soudainnement, plongeant soudainnement le cimetière dans un silence embarrassant. Un silence pétrifiant.

Le jeune homme aurait bien voulu s'enfuir au courant, mais à quoi bon face à un adulte qui l'aurait rattrapé en un rien de tems ? Il se résigna à observer le visage de cet inconnu.

En dépit du vieux chapeau dont il était coiffé, on pouvait apercevoir distinctement les traits de son visage, creusés par la vieillesse et quelques cicatrices. Il avait un gros nez écrasé, qui ressemblait à un nez de boxeur en fin de carrière, tandis que ses lèvres étaient fines et pincées. Il semblait excité par la présence de Silevh. Heureux, même.

Le jeune homme ne l'avait pas remarqué, il était bien trop terrorisé à l'idée d'être embarqué dans ce 4x4 et de ne plus jamais revoir sa famille... ou plutôt sa seule et unique famille, sa mère. Alors que tous les scénarios improbables se bousculaient dans sa tête, une porte du 4x4 s'ouvrit.

-Alors, Digi, c'est lui ? cria une femme.

Silevh était bizarrement rassuré de voir une femme. Sûrement se faisait-il à l'idée qu'une femme ne pouvait être que protectrice et gentille, surtout après s'être fait éducquée uniquement par sa mère. Il observait cette femme avec une pointe de soulagement, bien qu'elle fut vêtue d'un vêtement militaire et d'un fusil dans les mains. Elle avait de jolis cheveux blonds, grossièrement tirés en arrière. Son visage était strict, même en dépit du chewing-gum qu'elle mâchait bruyamment.

-Ouais, je crois bien, chérie, rétorqua l'homme en noir.

Il s'appellait donc Digi. Le jeune garçon n'y avait prêté presque aucune attention, et se contentait de fixer avec espoir cette femme qui viendrait le sauver et le raccompagner devant chez lui en 4x4.

Puis Digi attrapa la main de Silevh, d'un mouvement brusque et rapide. Il observait avec insistance son visage, comme s'il y cherchait quelque chose. Puis un sourire se dessina sur son visage blâfard.

-Putain, j'en reviens pas, Elvish... marmonna-t-il en souriant.

Silevh n'y comprenait strictement rien, puis il jeta un dernier coup d'oeil à la tombe de son père avant que Digi ne le tire violemment vers le 4x4.

-Putain, on l'a retrouvé ! cria-t-il alors qu'un dernier homme sortait du 4x4.

Il reniflait en permanance, comme ces enfants sans gênes, et sa coupe de cheveux était particulièrement extravagante. Il avait les yeux anormalement rouges et exorbités.

La femme était toujours dehors, mâchant son chewing-gum, observant Silevh avec un sourire non-dissimulé.

Digi lui lâcha la main, puis lui présenta brièvement ces deux inconnus.

-Bon alors tu te souviens de Ichirin, hein ? Bon, on est ensembles maintenant. Puis, euh, Klarth, évidemment, qui n'a pas changé ! récita-t-il, comme ces poèmes que Silevh apprennait à l'école.

L'homme a la coupe de cheveux étrange rigola bruyamment.

-Ce n'était pas un compliment, s'empressa d'ajouter Digi.
-Contente de te revoir, Elvish, lâcha Ichirin d'une voix enjouée.

Digi était à nouveau tourner vers la pierre tombale qu'il observait tout à l'heure. Elle était particulièrement imposante, et on pouvait y voir deux noms inscrits dessus, de lettres dorées et reluisantes : "Elvish et Coconut".

Digi lâcha une larme, qu'il s'empressa d'essuyer aussitôt. Il regarda Silevh, les yeux brillants.

-Mon pote, chuchota-t-il.

Digi regardait Silevh avec émotion, puis lui adressa un sourire. Un sourire que Silevh jurait avoir déjà vu. Ce sourire unique que l’on se fait entre amis…

Alors qu’Ichirin remontait à bord du véhicule, Digi se dirigea vers deux autres pierres tombales. Contrairement aux précédentes, celles-ci semblaient usées par le temps, recouvertes de mauvaises herbes et de fissures. Digi cracha dessus, avant de se diriger à son tour vers le 4x4. On pouvait lire « PZ » et « Hell Angel » sur ces deux pierres tombales d’un aspect ridicule.

A nouveau ce sourire, si troublant, et un signe de main. Puis Digi s’engouffra dans l’énorme 4x4 avant que celui-ci ne démarre dans un tonnerre de pétarades, et s’éloigna dans l’obscurité qui tombait déjà sur Pokélord.

Silevh n’en savait rien, mais il venait de croiser ces individus qui avaient contribués au « nouveau Pokélord » en réduisant à néant la mafia Pokélordienne ainsi q’une armée corrompue. Silevh n’en savait rien, mais cela faisait exactement 10 ans que l’un d’eux était décédé au combat. Il était devant sa tombe, mais il n’en était pas conscient.

Silevh n’en savait rien, mais il venait de croiser ses anciens amis.

Il retourna aux côtés de son père, et chuchota dans la brise nocturne de cette demeure éternelle.

-Aujourd’hui, j’ai 10 ans papa.
Elvic
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le 7/12/2010 à 17:20
Enorme, même si c'est excessivement difficile à comprendre ^^
Mystherbe
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le 7/12/2010 à 18:51
Tout se joue par rapport au titre, en fait. Même si je comprends pas tout non plus. o/
Elvic
DémoniMembre Ultime
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le 7/12/2010 à 20:08
J'étais pas à côté de la plaque alors :')

Spoil :


Par contre les fautes sont plus fréquentes que d'habitude, c'est dommage...
Pif-Oeil Fox
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le 7/12/2010 à 21:33
Moi perso, j'ai pas aimé la fin, dans le sens où ça me rappelle les gros films de baston avec une fin que seul le scénariste comprend. Pourtant c'est intéressant, mais je trouve que ça arrive trop tôt, pleins de points non résolus etc...

Mais ça a du style, c'est comme même très bon. %)
Kinemu
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AngiMembre Ultime
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le 7/12/2010 à 22:00

1635 3568 3451


Message édité le 7/12/2010 à 22:01

Pour les points négatifs on peut relever quelques fautes et des redondances sur la fin (Normal ça).

Pas la suite, si on se fie au titre comme le dit l'auteur, rien n'est compliqué. Elvish s'est juste réincarné et ne se souvient plus de rien. Après ça nous laisse sur plein de suppositions et on voit qu'Eden a fait un gros freestyle à la fin donc bon. Pas compliqué, juste libre d'interprétation je dirais.

C'est vrai qu'on se pose un peu trop de questions à la fin mais ça reste pas mauvais et bien rédigé.

Pif, t'as osé faire cette faute...
Comme =! quand
é_è
Pif-Oeil Fox
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le 7/12/2010 à 22:05
Awi tient, pas faux. :mrgreen:
Elvic
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le 7/12/2010 à 22:16
Je crois que c'est beaucoup plus poussé que ça... Ou alors je sur-estime Eden, m'enfin bon, libre à chacun de se poser des questions hein x)

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