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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 17
Nom de l'œuvre : Nouvelles Histoires du Mordz Nom du chapitre : [ Episode 16 ] : Colère
Écrit par zucchina Chapitre publié le : 12/3/2016 à 18:32
Œuvre lue 16615 fois Dernière édition le : 12/3/2016 à 22:43
Un an plus tôt.

Sereebi se tenait devant Elvish, un B-Gun à la main. Patouzarre le lui avait remis avant de s'en aller. Il hésitait. Il avait déjà tué à maintes reprises. Comme séparatiste d'abord, puis en tant que chef d'un jeune état pratiquant la loi martiale. Mais Elvish... C'était son ami, son second, son disciple. Il se figurait qu'il devrait un jour l'affronter, peut-être même l'abattre, mais pas comme ça. L'autre le regardait fixement avec des yeux de merlan frit, sans dire mot. Il soupira. Au sol, le démoni sourit faiblement, et murmura quelque chose que Sereebi n'entendit pas. Il fit jouer le cran de sûreté. Un million, la tranquillité, et surtout éviter le courroux du Sorcier. Il fallait penser à cela.
"Plus un geste. Vous êtes tous les deux en état d'arrestation.
- Je suppose que c'est la ruelle la plus fréquentée par des représentants de l'autorité de toute la Polordie, maugréa Sereebi avant de se retourner. Matteo se tenait derrière lui, braquant son arme sur lui. Il semblait épuisé par cette longue nuit.
- Au nom de la loi polordienne, je vous arrête pour meurtre, tentative de meurtre et complot contre l'ordre national. Inutile de vous lire vos droits, vous n'en avez plus à compter de cette seconde.
- Un instant... Vous n'étiez pas en train de vous battre?
- La situation est sous contrôle, les séparatistes sont en déroute, morts ou en route vers les Camps Rouges."
Le soleil se levait dans le lointain. Un ange passa. Matteo avait probablement était attiré par les échos du combat entre Zhu et Niwi... Il maudit sa malchance.
"Je suppose qu'il n'y a aucun moyen de négocier? interrogea Sereebi en levant les bras au ciel.
- J'ai une tête à avoir envie de négocier? Je viens de passer la pire nuit de ma vie. Un de mes équipiers est grièvement blessé, un autre a disparu...
- ...Et monsieur vient d'entrer un peu plus dans la légende en désossant le Roi des Cactus, pas vrai?"
La petite flatterie fit son effet. Content de lui, Matteo surenchérit.
"C'est vrai. Et sans le tuer, qui plus est. Zenight est bien parti pour finir sa vie au Pays des Bannis...
- Et tu dois être épuisé. Tu es sûr de vouloir te battre contre moi?
- Des menaces?
- Une simple analyse de la situation, coupa Sereebi d'un ton qui se voulait apaisant.
- Tu aggraves ton cas... Grinça Matteo.
- Allons, allons... Nous pourrions traiter en êtres civilisés, non?"
Sereebi désigna Elvish, qui n'avait rien dit depuis l'arrivée de Patouzarre.
"C'est lui que tu veux, pas vrai? Tu me laisses partir, et je m'en vais. Dans tous les sens du terme. Je quitte la Polordie, et nous serons... Quittes. Sinon, hé bien..." Sereebi claqua des doigts, une flamme apparut au bout de ses doigts. "Personnellement, je suis en pleine forme, et affronter un Gardien ne m'effraie pas le moins du monde.
- Tu crois vraiment que vais laisser un chef d'état ennemi se carapater, et hors des frontières qui plus est? Ta place est au bout d'une corde, espèce de cinglé! TOI! - beugla Matteo - Tu bouges pas!
- Et tu crois vraiment... Que je vais te laisser m'abandonner aux griffes de ce salopard... Sympa les copains..."
Derrière lui, Elvish était en train de se relever en s'aidant du mur. La situation devenait réellement tendue. Sereebi inspira.
"Désolé Elv. Je ne vais pas pouvoir te sauver cette fois-ci.
- Qu'est-ce que..."
Soudain, une explosion secoua le ciel de Might City. Sereebi venait d'embraser l'air environnant. Secoués par la déflagration, Elvish et Matteo avaient été propulsés contre les murs. Il avait contrôlé la puissance de son assaut afin de ne pas les tuer. Son objectif était de couvrir sa fuite, pas d'assassiner un Gardien... Il s'envola à tire d'ailes, vola une voiture et fuit vers la frontière Sud du pays.

************************

"Tu sais tout ce que je sais."
Sereebi venait d'achever son récit. La suite, Elvish la connaissait. Il avait perdu connaissance, et s'était fait capturer par Matteo. Les jours qui avaient suivi s'étaient résumé en un festival de faux interrogatoires, de procès expéditifs et d'humiliations gratuites lui ayant valu chacun son lot de blessures. A la fin de son séjour dans les geôles obscures de la Caserne, quelqu'un l'avait fait libérer. Matteo, privé du droit de le tuer, s'était vu confier la mission de l'amener jusqu'au Pays des Bannis. Là, il l'avait jeté à même le sol, plus ligoté qu'un rôti et l'avait mutilé. Elvish tressaillit à l'idée de ce souvenir. Lui gisant sur le sol, se tordant de douleur, Matteo hurlant de rire, ses ailes ensanglantées sous le bras. Il l'avait laissé et était parti. Il avait été recueilli par d'autres Bannis, et avait bénéficié de leur hospitalité quelques mois.
Et puis il était revenu.
"Je passerai sur ta trahison, Bib's. Ils vont venir nous chercher, c'est ça?
- Les G-Men en personne, à ce qu'il paraît.
- Je ne comprends pas... Pourquoi Light m'aurait-elle sauvé pour nous livrer juste après?
- Aucune idée boy. Cigarette?"
Ils furent interrompus par des coups à la porte. Sereebi se leva pour aller ouvrir. Elvish parcourut les murs alentours du regard. La maison que semblait occuper Sereebi était petite, composée d'une seule pièce, sans le moindre élément décoratif. Une fine couche de poussière recouvrait toutes les surfaces de l'endroit. Un vieux poste de radio posé sur une commode branlante, à quelques mètres du lit grinçant qu'occupait Elvish, diffusait de la musique jazz à un volume presque inaudible. Sur un réchaud, une vieille cafetière fumait paisiblement. Enfin, de la vaisselle s'entassait dans un évier crasseux.
Sans un mot, un angi et un démoni entrèrent dans la petite masure dans laquelle ils avaient trouvé refuge. L'angi semblait mélancolique. Ses petites ailes découvertes par des ouvertes pratiquées dans son costume trois pièces tout en camaïeu de bleus, il croisa le regard d'Elvish, qui eut un frisson: toutes les peines du monde semblaient réunies dans ce regard. C'était Fredopi, l'admin Sedna. Plutôt bureaucrate que G-Man, il était l'un des plus importants lieutenants de Might, et faisait partie de la garde rapprochée du monarque. Le démoni se tenait juste derrière lui. L'air sévère, il portait une élégante veste noire, ses ailes également laissées au vent. Mais ce qui frappait, c'était l'énorme fourche qu'il portait sur son épaule, et l'identifiant immédiatement comme étant DarkGloom, le G-Men chef de la police secrète. Des verres teintés de rouge lui donnait un aspect effrayant. Il prit la parole.
"Elvish et Sereebi. Aaaaaah chacun à votre manière, vous nous avez posé bien des soucis... Content de voir que vous vous portez comme un charme, "Monsieur S". Je ne m'explique pas votre présence ici, mais je gage que notre ami commun Eagle paierait cher pour vous poser lui-même cette question. Il aurait juré vous avoir enterré.
- Vous pensez vraiment que je serais allé moi-même me jeter dans la gueule du loup? J'ai envoyé un doppleganger.
- Amusant. Je suppose qu'il ne sert à rien de vous demander comment vous avez pu pratiquer cet art interdit? répondit DarkGloom.
- Exact, trancha Sereebi."
Le doppleganger était une technique très ancienne, permettant de réaliser un clone parfait. Mieux, l'utilisateur contrôlait le clone comme son propre corps, et se trouvait ainsi en chair et en os dans deux endroits à la fois. A la connaissance d'Elvish, aucun lordien en vie ne maîtrisait cet art, illégal et décrit par les mages spécialistes comme "répugnant". A part peut-être le Sorcier, Patouzarre, mais qui sait ce dont il était capable.
"Je trouve tout de même la situation cocasse... Abuser ainsi le roi des illusions... - fit la voix cristalline de Fredopi, couronnée par un petit rire clair.
- Je pense que la plaisanterie ne serait pas vraiment de son goût, ricana Sereebi.
- Assez rigolé, reprit DarkGloom. Et donc Elvish... Les événements doivent te dépasser, n'est-ce pas mon garçon?
- J'dois avouer que j'en ai un peu ras la raie de devoir me latter avec des types que j'connais pas... Je suppose que c'est ce qui se passe quand on entreprend une quête initiatique de vengeance non? rétorqua Elvish.
- Et bien moi, je dois avouer que j'en ai envoyé quelques-uns à tes trousses... Il faut nous comprendre. Vous êtes les deux seuls lordiens hors du gouvernement à savoir. Même les Gardiens ne sont pas au courant. Au début, nous attendions que la situation dans le pays se calme pour annoncer la nouvelle. Mais les choses ont mal évolué. La situation est complexe... Et vous deux, vous pouvez nous aider à la décanter."
Elvish écoutait attentivement. Allait-il enfin comprendre ce qui s'était passé en son absence?

L'inspecteur Bouh pénétra dans la bâtisse le premier. C'était un joli carnage. Le QG de Dsch avait dû être le théâtre d'un affrontement terrible. Ce dernier reposait d'ailleurs sur le sol, criblé de balles, baignant dans une eau saumâtre qui arrivait jusqu'aux chevilles du Gardien. A quelques mètres, debout sur ses deux jambes, un colosse semblait inconscient, son cou totalement fléchi. Enfin, contre un mur, un angi blessé semblait respirer faiblement. "Ambulance", dit-il en désignant le corps du blessé. L'un de ses hommes courut vers la sortie, ce pendant qu'un autre entrait pour prendre des photos. "Et la morgue", ajouta-t-il en désignant Dsch du menton.
Il s'approcha doucement du blessé. Arko110, un angi séditieux, connu pour faire partie du gouvernement Warzien. Au vu de la méthode employée, il s'agissait probablement de l'auteur des meurtres des agents frontaliers, un peu plus tôt. Il serait jugé en temps voulu. Il méditait là-dessus, lorsque l'un de ses hommes l'interrompit dans ses rêveries.
"Il y a quelque chose qui gigote dans la pièce à côté!" C'était Polux, un privé qui l'aidait quelque fois.
Bouh acquiesça, et se dirigea vers la pièce en question. Les volets en étaient fermés. Dispersés sur le sol, il remarqua divers outils: un tison, une tenaille, des ciseaux de tailles différentes. Une odeur désagréable d'urine mêlée à celle des grillades vint à ses narines. Sous un drap, à même le sol, quelque chose remuait. Il aurait parié qu'il agonisait. Polux souleva le drap. Il eut un vif mouvement de recul: c'était un Cactus, méconnaissable, enchaîné, qui se tortillait. Il était nu, et portait de multiples traces de brûlures. Ses organes génitaux avaient été mutilés, ses dernière phalanges arrachées, ses paupières coupées. C'était tout bonnement horrible. "Je crois qu'il va nous falloir une deuxième ambulance..." dit-il à Polux d'un ton las.
Nauséeux, ils sortirent de la pièce. Les équipes médicales arrivaient, et chargèrent les blessés. Il alla s'assoir à l'extérieur du bâtiment. Il ruminait. Encore une affaire sordide... Le plus troublant était cet étrange colosse. Il aurait juré qu'il ressemblait à une parodie difforme de Klarth. Il avait eu vent d'étranges expériences réalisées sur des cadavres, mais n'osait y croire. Quelqu'un aurait franchi le pas de profaner le corps d'un Gardien? Il frissonna.

Hell était furieux. A peine arrivé chez lui, il avait couru chez lui, espérant retrouver Illyria. Quelle ne fut pas sa surprise de trouver son appartement vide, les affaires de sa femme volatilisées tout comme les siennes. Il avait tout de même pu enfiler des vêtements décents trainant au fond d'une armoire oubliée par les "pillards".
Il sortit. Gin l'attendait dehors. "Alors? Content?" - dit-il avec un sourire. Hell le foudroya du regard et ne répondit pas. Il marcha à grandes enjambées vers la Caserne. Où était-elle? En lui, la colère sourde contre ceux qui l'avaient poussé dans le Camp Rouge le disputait à un vague sentiment d'angoisse. Soudain, il s'arrêta, glacé.
Elle était là, toujours aussi belle, plus princesse que jamais. Mais elle était en train de rire au bras de Matteo. C'est alors qu'ils le virent. Elle s'arrêta de rire. Il eut un rictus crispé, et mit la main sur son arme. Hell hurla à pleins poumons. C'était un cri primitif, venant du plus profond de ses entrailles. Tout alla très vite, comme dans un horrible cauchemar. Juste à côté se trouvait une armurerie. Hasard funeste. D'un violent coup de pied, il en fracassa la vitre, et sous les sirènes d'alarme, s'empara d'un fusil en exposition, ne prêtant même pas attention au vendeur. L'arme était chargée. Il sentit les balles siffler près de sa tête. Matteo l'avait raté. Illyria semblait lui parler. Il ne l'entendait même plus. De lourdes larmes salées roulaient sous ses joues. A son tour, il tira sur eux. La balle allait se ficher dans un mur, un peu plus loin. C'était du gros calibre. Elle poussa un cri strident. Matteo rechargea son arme. Hell aussi. Il tira une nouvelle balle. Les deux autres plongèrent pour l'éviter. Une voiture qui passait par là reçut le projectile, juste au niveau du réservoir d'essence. Elle explosa, projetant nos héros à terre de son souffle. Le feu gagna les bâtiments alentours.
Dans une ville en extension comme Might City, il est important de savoir que de nombreux immeubles ont été construits à la va vite, souvent sans aucune protection contre les incendies. C'était encore plus vrai dans ce quartier Sud. Le feu prit, dans l'air sec de la ville. De proche en proche, les bâtiments s'embrasèrent. C'était l'enfer. L'enfer à Might City.
Hell se releva. Du moins il essaya. Il rampa vers Illyria. Il ne savait plus quoi, quoi lui dire. Il ne voulait pas lui faire du mal, mais il était comme ivre de colère. Elle était blessée. La façon dont elle le regarda le foudroya. Les flammes se reflétaient dans ses grandS yeux noirs. Il y lut la peur, la tristesse, et une forme de mépris pour lui qu'il ne lui connaissait pas. Il s'arrêta net. Il ne vit pas non plus la botte de Matteo lui fracasser la nuque. Le Gardien, plus vif, plus fort, n'avait eu aucun mal à sa relever. Il criait quelque chose, mais Hell était sourd à tout cela. Il n'entendait plus rien. La nuit se fit. Une nuit chaude, brûlante. Une nuit glacée.

La neige tombait doucement dans les montagnes. Le ciel était blanc, si bien qu'un improbable voyageur dans ces contrées désertes eût eu un mal fou à le distinguer de la terre, toute recouverte de ce délicat manteau blanc. Les oiseaux ne chantaient plus, recroquevillés dans leurs petits nids, malhabilement tissés dans les arbres défoliés. Pas un animal pour gambader, pas un bruit pour troubler la quiétude surréaliste de l'instant.
Soudain, une lueur apparut sous le voile de la neige tombante. Personne pour assister à cet instant. La lueur, irréelle, se fit plus forte, pour devenir lumière. La lumière se condensa, pour former une silhouette. Sa stature était celle d'un homme de bonne taille. Puis elle se dissipa, laissant apparaître un visage bien connu de nos lecteurs.
C'était Alenii l'Immortel, seul dans l'immensité des montagnes polordiennes. Pour la dix-septième fois, il revenait à la vie.

Le feu se propageait rapidement dans les quartiers Sud. Ceux qui avaient de la chance parvenaient à fuir tant bien que mal les immeubles en feu. D'autres étaient piégés comme des rats. Les pompiers, dépêchés en urgence, ne pouvaient lutter contre les flammes efficacement: l'incendie avait pris des proportions trop importantes. Bouh déambulait dans ce chaos. D'où venait le départ de feu? Qu'est-ce qui avait provoqué ce terrible embrasement? il l'ignorait. Le feu avait détruit le bâtiment qu'il inspectait encore quelques minutes plus tôt.
Tout était allé si vite... Les ambulances avaient heureusement pu partir juste avant que le feu n'atteigne le Secteur 44, mais impossible pour lui de prendre la voiture dans l'agitation ambiante. Ainsi, ses hommes et lui courraient vers la caserne, presque errant dans le dédale méconnaissable des rues enflammées.
A quelques mètres de lui, un passant paniqué fut littéralement décapité par une poutre embrasée tombée du toit d'un immeuble à moitié consumé. Malgré la chaleur, il frissonna. C'est alors qu'il le vit.
Dans une rue déserte, le Cacophone se tenait debout, hilare. Il sautillait gaiement dans sa direction. Cet inquiétant personnage adorait le chaos. C'était sa raison d'être... Bouh avait, fut un temps, enquêté sur lui. C'était un psychopathe, qui tuait pour le plaisir. Il leur avait échappé et se terrait depuis dans les bois de Lund. Bouh eut un nouveau frisson.
"Hé toi! Je l'ai sentie! Tu l'as touchée, pas vrai? Elle est où? Elle est où?" glapit le Cacophone à son attention. Bouh ignorait de quoi il parlait. Instinctivement, il mit la main sur son arme.

Elvish soupira. Tout autour de lui, le désert. Une légère brise lui caressait le visage. Le calme avant la tempête? Il ferma sa braguette, fit quelques pas en direction de la masure, et attendit. Il allait falloir prendre une décision, et de cette décision découlerait bien des choses.
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