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Lecture du chapitre 2 | |
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Nom de l'œuvre : Egalités | Nom du chapitre : Un après-midi mouvementé |
Écrit par zucchina | Chapitre publié le : 8/7/2012 à 15:47 |
Œuvre lue 9873 fois | Dernière édition le : 30/10/2012 à 18:10 |
J'entre dans la voiture avec ma mère. Elle sourit toujours. Là , ça sent mieux qu'une bonne nouvelle. Je me demande juste ce qu'elle attend pour me l'annoncer. Mais elle semble décidée à ne rien me dire. Elle nous le dira sûrement ce soir, quand ma sœur sera là . «Qu'est-ce qu'on mange?» «Poisson pané et riz.» «Ok. Et est-ce que le voisin a pensé à te rendre le râteau qu'il t'a emprunté?» lui dis-je sans grand intérêt. «Nan, pas encore. Mais cela ne saurait tarder. De toute façon il a rien à ratisser, je me demande pourquoi il me l'a emprunté...» «Il te drague.» dis-je en rigolant. «Pfff n'importe quoi.» Elle se met à rire également. Ma mère est divorcée de mon père il y a de cela 2 ans. 1 an après que maman ait été virée. Elle a enchaîné les petits boulots pour payer les factures et le reste de la maison. Mais ça fait maintenant 3 mois qu'elle ne s'est plus levée pour aller bosser. Mon père, malgré l'adultère qu'il entretenait avec sa secrétaire, était un bon père. Je n'ai pas à me plaindre de lui, et j'entretiens encore quelques contacts de temps en temps sans que ma mère le sache. Il verse toujours de l'argent pour nous nourrir moi et ma sœur. On vit comme on peut quoi. On arrive à la maison. Le chien nous fait la fête. Qu'on parte 5 minutes ou 15 jours, Billy est toujours content de nous voir. Un peu bête non? Imaginez qu'on fasse la même chose. Oh le souk que ça ferait... Mouais en fait je ne préfère pas imaginer. Ce chien-là , ça fait 6 ans que nous l'avons. C'est un King Charles Spaniel blanc tacheté de marron. On l'a recueilli alors qu'il était un sans-collier, perdu dans une nuit d'hiver. Il a apporté la chaleur quand nous en avons eu besoin. Le seul à rester heureux malgré la dépression, la douleur et la tristesse qui nous entoure. Je monte vite fait dans ma chambre, je balance mon sac qui glisse jusqu'à mon bureau. L'ordinateur est toujours là . On ne sait jamais... Il est tellement intelligent qu'il serait peut-être capable de se faire pousser des jambes. Voyez un peu le tableau... Bref, je l'allume et pendant qu'il se met en route, je redescends comme une flèche en bas. Le repas est prêt. Il est vite expédié mais je reste un peu avec ma mère qui doit se sentir seule pendant toutes ces journées. On regarde la télé. Une petite émission humoristique. Mais elle se termine et je prétexte un devoir pour remonter aussi sec. Je vais consulter mes mails, rien. Qui aurait envie de m'écrire franchement? Mais on ne sait jamais, des fois que je recevrais un mail d'SFR disant que j'ai encore épuisé mon crédit. Internet sur le portable, c'est une révolution pour moi sérieusement. Alors quand j'ai un petit temps libre entre deux cours, j'aime bien naviguer un petit peu comme ça. Mon portable me sert aucunement à papoter avec mes amis, ou encore moins les appeler. De toute façon, des amis, je dois en avoir 3 maximum. Je crois que c'est la plus grande différence entre moi et ma sœur qui doit en avoir plus de 500. Comment on peut faire pour dire bonjour à 500 personnes? Je ne pourrai jamais moi. Je vais sur les 12 forums où je suis inscrit en ouvrant plusieurs onglets. Je regarde si des réponses ont été données à mes questions sur certains jeux vidéos... Je soupire. Ma vie est extrêmement réduite. Elle se tient à mon pc, ma mère et le lycée. Je ne peux rien faire contre cette malédiction de l'écran. Que ce soit tablette, portable, télé, console, ordi, c'est toujours la même chose. Je me mets devant, et je ne décolle plus. Triste époque qu'est notre génération. L'heure passe vite et nos emplois du temps ont été donnés ce matin. On commence à 14 heures. Je fais mon sac en quatrième vitesse et descends ces escaliers qui me séparent encore plus de l'ordinateur à chaque marche. J'embrasse ma mère et je ferme la porte derrière moi. Le soleil tape fort. La sueur ne tarde pas à perler sur mon front. «Il est bien fort ce soleil pour un soleil de fin d'été.»pensais-je. Quelques minutes de marche et hop, me voilà arrivé. Je rejoins Martin qui s'empresse de me raconter sa mésaventure du midi (Il s'est renversé ses spaghettis dessus). Il est gentil Martin mais un peu trop bavard. L'année dernière, c'était le seul à venir faire le premier pas vers moi. Moi, j'ai pas joué au méchant, et de toute façon, ça m'aurait servi à quoi de le repousser? Et puis voilà , on s'est rendus compte que nous avions les mêmes centres d'intérêt alors nous sommes restés collés l'un à l'autre tout le long de l'année si je puis dire. Malgré les remarques des professeurs sur ses bavardages incessants, Martin a su prouver que ce n'était pas la parlote qui allait le ralentir dans ses études. Doué d'une intelligence extraordinaire, il m'a aidé dans les devoirs comme dans mes histoires familiales. Nous entrons en classe et nous asseyons à des places situées vers le milieu. Notre professeur se trouve être un nouveau professeur qui vient d'arriver dans l'établissement. Il s'appelle M. Gasef, professeur d'anglais. Il entre dans la classe, nous dit bonjour poliment et ajouta tout à coup avec un sourire: «Debout tout le monde, c'est moi qui choisis vos places!» Murmure de contrainte circulant dans les rangs. Mais tout le monde s'exécute sans discuter. «Alors allons-y les jeunes! J'appelle vos noms et vous vous mettrez dans l'ordre des tables de gauche à droite» Il commença à placer mes camarades sur déjà deux rangées. Il m'appela à mon tour et me plaça sur la troisième rangée, côté fenêtre, à côté de... Kelly Mcsharve. Mon cœur s'emballe. J'ai du mal à réguler mes battements et ma respiration. Alors je me reprends en me disant: «Du calme Henry, t'as déjà été à côté d'une fille, tu ne vas pas te dégonfler.» Non seulement Kelly était jolie, mais en plus de ça gentille et sociable. Son seul défaut, ce serait de ne pas assez se concentrer sur les études. Je m'assois en redressant le plus possible mon corps vouté par ces heures passées dans ma chambre. «Salut» me dit-elle, «T'étais pas dans ma classe l'année dernière toi?» J'étais sur le cul. Elle m'adresse la parole doublée d'une excellente mémoire. Peu de gens de mon ancienne classe se souviendraient de moi. Ou alors plus comme étant un boulet. «Euh oui j'y étais. Je me souviens également de toi.» «Henry c'est ça?» «Oui c'est ça, et toi Kelly n'est-ce pas?» dis-je tout en me disant que je vivais une expérience incroyable, que je ne vivrais sûrement plus jamais tellement elle m'aura trouvé débile. «Oui, Mcsharve.» dit-elle en me souriant. Vous me croyez ou non mais là , je fonds littéralement. Une voix d'ange et un sourire à faire craquer les coeurs les plus durs. Quelle beauté. Je suis une serpillère à côté d'elle. Elle se reconcentre sur ce que dit le professeur et abandonne la conversation. La minute la plus mouvementée de ma vie. Woah. Mais je ne me sens pas attirée par elle. C'est là que ça coince. En fait, elle a tout pour plaire mais il me manque un truc, je ne saurais dire lequel. J'arrête de torturer mon esprit, et m'intéresse également à ce que raconte notre professeur. *** La sonnerie se déclenche. Martin me fit signe de la main et s'en va. Je rentre chez moi. Pendant une heure, de 14 à 15 heures, le cours d'anglais ne m'a jamais paru aussi intéressant. Les 3 heures qui ont suivies étaient drôlement moins pimentées, mais toutes aussi agréables par mes pensées positives. Je m'étais remis à côté de Martin, qui lui, a eu droit à un loser à côté de lui en cours d'anglais. J'arrive à la maison. Ma mère m'attendait. |
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