Pokemon-France.com

Navigation : Passlord > FanFics
[FanFics] [Mes FanFics] [Rechercher] [FAQ] [Connectés]
[FanFics générales] [FanFics Pokémon]

Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 3
Nom de l'œuvre : Egalités Nom du chapitre : Une bonne nouvelle?
Écrit par zucchina Chapitre publié le : 22/8/2012 à 17:48
Œuvre lue 9889 fois Dernière édition le : 30/10/2012 à 18:30
Elle me guettait depuis la fenêtre. Apparemment très contente. Le repas était prêt. En même temps vu mes horaires, je crève la dalle quand je rentre moi. Bref il est 19 heures 20 et j'ai faim. Je me mets à table, face à ma sœur, qui est encore sur son portable, à envoyer des sms à toutes ses copines. Elle, par contre faisait une triste moue. Je ne me suis pas plus attardé sur son cas. C'était sûrement un de ses nombreux chéris qui venait de la plaquer et elle s'empressait sûrement de raconter à tout le monde comment, elle, la reine du collège venait de se faire larguer royalement.

Je passe ma serviette autour du cou. Miam, des œufs cocotte. Une spécialité de ma mère. Elle nous sert tous les trois et se met elle aussi à table avec un grand sourire enjôleur.
«Devinez quoi les enfants? Notre voisin vient de m'inviter ce matin à passer une soirée au restaurant!»
«Ah, et tu lui as pas mis un râteau?» demanda ma sœur avec ironie, «Depuis le temps qu'il doit te rendre le tien.»
Ma mère lui tira la langue. Notre voisin se nomme Paul Saki. Divorcé de sa femme lui aussi depuis maintenant 5 ans, il tente désespérément de plaire à ma mère. Et il semblerait qu'elle ne soit pas insensible au charme de cet homme.
«Je vais vous raconter, continuez à manger.» dit ma mère.

***

Ce matin, en revenant du lycée où je t'ai déposé Henry, le voisin m'a interpellée alors que je remontais l'allée.
«Hé! Clara! Attends!»
«Oui Paul?»
«Je voulais te rendre ceci.» m'a-t-il dit en me présentant le râteau.
Il avait traversé son jardin et me l'a donné par-dessus la haie.
Il a ajouté: «Au fait, je crois qu'il a un défaut au niveau du manche.»
«Je vais voir ça à la maison», lui ais-je dit.
Et il est parti.
Moi, je suis rentrée avec mon râteau et l'ai examiné de plus près. J'ai fait tout le manche, et au bout, glissé entre le métal et le bois, un petit bout de papier. Je l'ai décoincé de son logement et l'ai déplié pour voir un nom de restaurant avec une adresse, un numéro de téléphone et une date.
«Restaurant Le Meunier. 0696372508.
«Ah ouais. Il est même pas capable de me dire en face qu'il veut m'inviter», me suis-je dit en souriant. Pas mal sa technique. J'y repenserai.

***

«Maman, j'espère sincèrement que tu n'iras pas à ce faux rendez-vous.» dit ma sœur.
«Bien sûr que si que je vais me pointer! Et en quel honneur serait-ce un faux rendez-vous?»
«Je sais pas, ça se voit à des kilomètres. Je suis sûre qu'il veut t'embobiner.»
«Pfff n'importe quoi, arrête tes bêtises, tu l'as jamais sacqué, c'est tout.»
«Je plussoie.» dis-je.
«Me dis pas que t'es d'accord avec elle!» commença ma sœur.
«Ben si. Maman a le droit d'avoir une autre vie. On est pas au centre du monde. Pas comme tu le penses toujours.»
«Mais...mais ce type, il est moche quoi, maman, dit-elle en se tournant vers elle, tu comptes quand même pas te mettre avec cette loque?»
«Qu'est-ce que ça peut te faire?» rétorquais-je.
«Ben... c'est mon honneur qui en prendrait un coup si j'étais elle! Ce mec, il craint quoi!»
«Franchement, il va falloir que tu m'expliques ce que tu lui reproches exactement. Parce que là, tes arguments bidons, tu peux les ranger. Maman a besoin de sortir elle aussi. Ici, y'a que toi qui décides. Tu décides ta vie, tu décides la vie de maman et bientôt, tu vas décider la mienne!»
«En tout cas, ça te ferait pas de mal que quelqu'un prenne des décisions à ta place! Tu t'es vu? Je me demande comment tes amis font pour rester à côté de toi. Ah mais pardon... Tu n'as pas d'amis, suis-je bête.»
«En tout cas, mes amis valent mieux que les tiens, sale garce! Ils seront toujours moins faux-cul et plus humain!»
«Je t'emmerde! Et les miens sont pas scotchés à leur écran comme toi! Ils sortent et se parlent face à face!»
«Les enfants, ça suffit. J'en ai assez! Allez dans votre chambre!»

J'écumais de rage. J'étais remonté à bloc, prêt à sortir de nouvelles insultes ou la contrecarrer. Elle me cherche, elle va me trouver. Elle, elle avait les yeux rouges car les larmes commençaient à perler aux coins de ses yeux. Elle était aussi très énervée. Les disputes sont rares entre nous parce que d'habitude je ne la ramène pas, mais quand ça éclate, c'est la guerre. On est déjà venus à se battre. Je lui ai décoché mon poing et elle m'a balancé son pied dans le tibia. Heureusement que maman est arrivée, sinon je crois que j'en aurais fait de la bouillie.

Je monte dans ma chambre en sautant les marches quatre à quatre. Pour qui elle se prenait celle-là ? Ma sœur a de très gros défauts. Elle se mêle de tout, elle ne pense qu'à elle et elle se prend pour le centre d'attention. Je ne dirai que ça, c'est les principaux. En réalité, elle en a un tas d'autres. Mais ça me prendrait la nuit pour tout énumérer.

Je m'installe devant le PC. Il se met en route doucement et pendant ce temps-là, je boucle mes devoirs qui sont très limités vu que c'est le premier jour.

Je reste devant l'ordinateur jusqu'aux environs de deux heures du matin. Tout à coup, j'entends un bruit suspect. Un sanglot. Ma sœur est encore réveillée. Mais qu'est-ce qu'elle a encore? Faut pas me dire qu'elle pleure à cause de moi tout à l'heure quand même. Je me lève pour aller la voir mais un instant d'hésitation me retient. Qu'est-ce que je vais faire ensuite? Allez Henry, c'est ta sœur, de toute façon, t'as juste à la remballer.

J'ouvre la porte et traverse le couloir. Sa chambre est à côté de la mienne mais nos lits sont seulement séparés par un mur. Ce qui fait que je l'entends très distinctement. J'ouvre sa porte et dis en ricanant:
«Alors on pleure sa maman?»

Mais ses pleurs redoublent d'intensité. J'ai dit quelque chose de mal? Bon oui je la fais un peu chier mais j'ai le droit de me moquer non?

Je m’assois à côté d'elle. Elle est roulée en boule dans le fond de son lit. Malgré tout ce qui s'est passé, je me demande comment ma sœur peut arriver à un tel état. Je suis jamais arrivé à la mettre comme ça même en y mettant tout mon cœur. Je pense qu'il y a autre chose. Et même si ma sœur m'a souvent apporté des ennuis, là je m'inquiète.
«Hé, ça va aller?» dis-je avec compassion.

«Snif», fut la seule réponse que j'obtins. Elle semblait désespérée. Pour la première fois de ma vie, j'ai pris ma sœur dans mes bras. Et pour la première fois de sa vie, elle fait une action sans ronchonner. Blottie contre moi, ses pleurs cessent peu à peu. Et puis elle ajoute, avec une voix cassée par un hoquet:
«Je suis enceinte.»
[ Chapitres : 1 2 3 4 5 6 7 8 9 | Retour | Haut de page ]