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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 4
Nom de l'œuvre : Egalités Nom du chapitre : Remember a day
Écrit par zucchina Chapitre publié le : 3/10/2012 à 18:47
Œuvre lue 9875 fois Dernière édition le : 30/10/2012 à 18:58
Les yeux dans le vide, je suis assis sur mon lit, l'air dépité.

Il est 4 heures du matin. Ma sœur s'est endormie dans mes bras. Après l'avoir délicatement posée sur son oreiller, je suis sorti sans faire de bruit de sa chambre.

Adossé au mur, j'écoute la grésillement de l'ampoule au dessus du lit.D'un point de vue extérieur, je semble fixer un point. Mais si vous saviez comme les choses se bousculent dans ma tête...D'heureux souvenirs remontent à la surface comme dans un rêve...

Maman et papa dans la cuisine, chacun fume sa clope... du temps où la cigarette était encore bien peu chère. nous sommes assis l'un en face de l'autre, moi et ma petite sœur. Elle avait deux ans. J'en avais cinq. Ils sont accoudés aux meubles de la cuisine, ils parlent des travaux pour la maison.

Les parties de cache-cache dans le jardin sont tellement remplies de joie. Deux enfants, un frère et une sœur qui courent pour s'attraper, jouant dans le sable ou faisant de la balançoire en voyant qui allait le plus haut.

A noël, dans mon ancienne chambre. Celle que j'ai eu jusqu'à l'âge de 6 ans et que ma sœur a récupéré juste après moi. On était tous les deux en train de jouer aux petites voitures sur un tapis coloré, avec pleins de petites routes, un garage en plastique. Je sors de la chambre, je me dirige vers la salle à manger, là où le sapin brille de tous ses feux. Un sapin reste toujours magnifique à travers les yeux d'un enfant. Cette sensation quand il est seul à faire un peu de lumière et que finalement, tu voudrais te coucher au pied de celui-ci.

Le sapin est le seul illuminé dans la pièce et à son pied, un tas de paquets colorés.Je cours vers la cuisine où mes parents se trouvent et je leur dis avec la joie et l'innocence d'un gamin de 6 ans:
"Papa! Maman! Il y a des cadeaux sous le sapin! Le père noël! Il est venu!"

Je cours vers ma chambre et prends ma petite sœur par la main, l'entraînant dans la salle, des étoiles plein les yeux.

Où est passé la petite fille si gentille et mignonne? Je voudrais retrouver la sœur que j'ai toujours eu. Celle qui se faisait des couettes hautes et les agitait pour s'amuser. Celle qui rigolait aux blagues de son grand frère même si ce n'était pas drôle. Celle qui courait après les poules de grand-mère tout en criant comme une folle.

Malgré moi, les larmes coulent sur mes joues. J'ai passé tellement de moments inoubliables avec ma sœur. Et je sentais depuis quelques temps qu'elle m'échappait. La bulle dans laquelle elle est entrée ne veut plus s'ouvrir pour me laisser passer. L'amour que j'avais envers elle depuis si longtemps rebondit maintenant contre cette paroi glaciale. Elle était si fragile et si innocente lorsqu'elle était plus petite. Maintenant, je ne la reconnais plus. J'aimerais que les choses soient comme avant. Savoir où est-ce que j'ai merdé pour qu'elle prenne autant de distance avec moi. Revenir en arrière, effacer, recommencer.

Elle n'en a parlé à personne. Je suis le seul au courant. Elle me l'a glissé tout à l'heure juste avant qu'elle ne s'endorme. Je n'ai rien répondu, trop choqué pour dire quoi que ce soit. Je vais devoir prendre soin d'elle plus que jamais.

Et maman dans tout ça? Elle s'occupe de nous depuis que nous sommes nés avec papa, malgré son absence ces dernières années. Elle qui nous a nourris, elle qui nous a logés. Elle qui a souffert pour nous mettre au monde. Elle qui nous a réconfortés lorsqu'on faisait un cauchemar, elle qui nous a laissés dormir avec elle pour que nos pleurs cessent. Elle qui nous a soignés lorsqu'on tombait de vélo, elle qui a épongé le peu de sang qui coulait de nos plaies et qui nous disait toujours: «je suis fière de toi, tu n'as pas pleuré!». Elle qui a lavé nos vêtements tâchés et froissés.
La plus belle chose du monde, c'est l'amour d'une mère.

Et la notre a dû se débrouiller seule pour nous élever depuis trois ans et maintenant, elle doit encore fournir des efforts. Dans neuf mois, un dernier enfant arrivera dans la famille et ma sœur ne sera sûrement pas apte à s'occuper de lui. Elle devra l'élever comme si c'était le sien.

Qu'est-ce que ma sœur a encore fait pour recevoir ce don du ciel qui ne l'est sûrement pas pour elle... Déjà, il faut savoir avec qui cet enfant a eu lieu. Enfin... si le père est toujours dans le coin. Louise n'échappera pas à cet interrogatoire.

Toujours assis sur mon lit, les idées fusent, les pensées s'emmêlent. Est-ce qu'elle va vouloir retourner au collège après ça? Est-ce qu'elle pourrait supporter les critiques autant de temps? Et surtout, est-ce qu'elle est capable d'assumer ses actes? Il est 4 heures et demi. Le temps n'a plus d'importance maintenant. Et il est impossible pour moi de m'endormir avec ça dans la tête. Je pense être parti pour une nuit blanche.

Je repense à mon père. Quand nous étions plus petits, il nous soulevait dans les airs pour nous faire planer. Et nous nous suspendions à ses bras puissants et il nous faisait tourner comme des toupies. Ma mère nous regardait par la fenêtre, le sourire aux lèvres. Puis, il nous poussait sur la balançoire, nous faire aller toujours plus haut. Je m'accrochais à sa jambe tandis qu'il prenait Louise sur ses épaules.
La définition d'un père, c'est ça; celui qui nous fera voler et rêver toute notre vie.

J'ai des fourmis dans le dos et dans les jambes. Je les replie et me couche sur le côté. Les yeux toujours dans le vide. La lumière commence à être agressive pour les yeux à une telle heure. Mais d'un coup, j'entends de nouveau un sanglot. Elle s'est réveillée. Ce n'est pas à moi que ça arrive mais j'éprouve tellement de compassion que je m'en veux de ne pas l'avoir plus encadrée. Depuis que papa est parti, une métamorphose complète de ma sœur est apparue.

Je me lève. Je passe un pyjama et me dirige vers la chambre de ma sœur, toujours en pleurs. Maman dort en bas. J'entrouvre la porte de la chambre et vois Louise qui essaie de se tailler les veines. Elle n'y arrive pas, elle a les yeux embués de larmes. Son visage est rouge, tout comme ses yeux, son cou et ses joues sont humides. Ses cheveux sont en bataille. A moitié déshabillée et complètement sonnée, je lui prends le couteau des mains d'un geste vif et lui dis d'un ton las:
«T'as pas le droit de faire ça. Pour moi, pour maman, pour papa, pour lui.» dis-je en montrant son ventre.

Elle ne répondit pas, prise de hoquets virulents. Elle émit un faible son de la gorge, comme pour me dire «Protège-moi contre moi».

Je la prends dans mes bras de nouveau, je la recouche encore mais cette fois, je me suis allongé à côté d'elle. Si c'est pour qu'elle recommence les mêmes conneries, autant rester pour la surveiller. Toujours blottie contre moi, la couette nous recouvrant, elle s'endormit. Les larmes salées ayant séché sur ses joues rosies par la fièvre et la tristesse. Je m'endors à mon tour dans un sommeil fait de songes et de rêves sans aucun sens.

***

Le réveil s'effectue quelques heures plus tard, où j'émerge doucement pendant que ma sœur dort encore. On est mardi. Je crois que j'ai passé la rentrée la plus folle de toute ma vie. Je passe mes bras derrière ma tête. Allez, il est temps de se lever. Si maman voyait ça, elle se demanderait si j'ai pris des substances pas très catholiques avant d'aller me coucher. Surtout après la dispute qu'on avait eu moi et ma sœur... Je me lève doucement et retourne dans ma chambre après avoir donné un petit coup de coude à Louise pour lui indiquer qu'il est l'heure d'aller à l'école.

Elle émit un grognement. C'est bon, c'est bien elle. Une nuit où l'amour fraternel était plus fort que jamais.
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