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Lecture du chapitre 5 | |
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Nom de l'œuvre : Egalités | Nom du chapitre : Des étrangers |
Écrit par zucchina | Chapitre publié le : 30/10/2012 à 16:43 |
Œuvre lue 9874 fois | Dernière édition le : 30/10/2012 à 19:34 |
Je suis retourné dans ma chambre après avoir quitté celle de ma sœur. Ça faisait longtemps qu'elle n'avait pas eu autant d'affection de ma part. Je me sens tout drôle. Après cette journée, qui aurait envie d'aller en cours sérieusement? L'idée de simuler une maladie m'effleura l'esprit deux secondes. Mais le bac à la fin de l'année oblige alors malgré les évènements, je vais quand même m'y pointer. Et puis ma mère n'est pas dupe. Elle a toujours su comment déjouer mes mensonges. Les mères ont toutes un sixième sens envers leurs enfants. La mienne a dû avaler un détecteur de mensonges étant petite... Je fais mon sac et le mets dans le couloir. Maintenant, tout le monde descend! Je toque trois coups à la porte de ma mère et ouvre sa porte. Pour une fois que c'est pas elle qui me lève. Je descends les escaliers en trombe et je me prépare un café. Ma sœur descendit, complètement dans le gaz. Elle ne m'adresse pas un regard. Sa fierté a dû en prendre un coup aussi. J'ouvre la bouche pour parler mais aucun son n'en sortit. Une force inconnue m'empêchait de prononcer le moindre mot. Je crois qu'en fait il y a eu un gros «stop» qui s'est posé dans ma tête. Je voulais savoir quoi, comment, où, pourquoi... Mais passer par le dialogue était impossible, ça bloquait. Je me ravise et bu mon café en face de Louise, sans aucun commentaire. Elle avait le nez et les yeux plongés dans son bol de chocolat. Et sûrement aucune envie de discuter de la nuit précédente. Je monte dans ma chambre et allume l'ordi. Je ressors et vais prendre ma douche. En revenant, je bute contre le chien qui a encore choisi sa place pour se coucher, c'est à dire devant la porte de la salle de bains. «Toi aussi tu t'y mets?» lui dis-je avec une pointe d'ironie. Je reviens à ma chambre et je trouve un petit papier sur mon clavier. Je le déplias et je lus: «Merci». C'était l'écriture de ma sœur. Je mis le mot dans la poche de mon jean après l'avoir enfilé, ainsi qu'un t-shirt. Je me suis mis devant l'ordinateur et je commence à naviguer sur mes sites préférés. Mes yeux restaient troubles et mon cerveau embourbé. Au bout de 5 minutes, j'éteins l'ordinateur. Ça ne sert à rien de continuer alors que j'arrive pas à me concentrer. Moi le gros geek de la vie, le plus intelligent de ma classe (oui mon deuxième prénom est Modestie), l'accro à l'écran, viens de passer seulement quelques minutes dessus. Je redescends encore une fois les escaliers mais là , je me dirige directement vers la porte qui mène dehors. Ma mère, qui était assise devant le journal et son café, me lance un «bonne journée» furtif. Je me retourne et la regarde une demie-seconde. C'était assez pour voir son expression de surprise se peindre sur son visage. Pour une fois que je ne me mets pas à genoux pour qu'elle m'emmène au lycée. Ça relève encore une fois de l'exploit. Elle doit même carrément s'inquiéter. Après ces petites réflexions, j'arrive enfin au lycée où Martin m'attendait déjà . «Pour une fois que t'es en avance.» «Ben justement, profites-en, ça n'arrivera pas d'autres fois.» J'hésitais à mettre au courant Martin. Ce n'était pas un petit secret ce que j'avais à porter. Et si Martin est vraiment mon meilleur ami, il s'apercevra de lui même que quelque chose cloche. Et là , il saura la vérité. Aujourd'hui, on avait pas cours d'anglais, pas d'occasion d'être à côté de Kelly. Pas d'occasion de la regarder en détail. Pas d'occasion de lui parler. Même si je sais qu'à côté d'elle, je trouverai sûrement pas grand chose à dire. Bon là , on a sciences. Un truc chiant qui sert à rien. Mais là vous allez me dire: «Bah pourquoi t'es en S alors?» parce que je suis un geek et que les geeks ont plus leur place en S. Est-ce que vous avez envie de savoir à quoi sert le canal de Müller? Les trois quarts d'entre vous savent déjà pas ce que c'est donc bon. Pourtant les premiers cours du collège étaient plus intéressants. Nous entrons en classe. Moi et Martin nous mettons du côté du mur. Kelly est côté fenêtre avec un boloss à côté d'elle. Enfin ça, c'est mon avis. Toutes les filles craquent pour ce spécimen blond aux yeux bleus. Grand et bien bâti, il les a toutes à ses pieds. Son nom: Vincent Deloup. Et bien sur, Kelly ne semble pas insensible à son charme. Et vas-y que ça rigole et que ça papote... Wow. Je deviens jaloux ou quoi? Et pourquoi cet intérêt soudain cette année et pas l'année dernière? Et quelle manie de posséder ce qui m'appartient pas et qui m'appartiendra jamais? Un surveillant fait irruption dans la classe pour nous distribuer des papiers. Les cours de badminton allaient débuter en extra-scolaire le mercredi après midi. En tout cas, c'est pas moi que ça intéresserait. *** Je suis de retour à la maison. A ma grande surprise, Louise est rentrée ce midi. D'habitude, elle mange à la cantine. Elle est à table avec maman. Il ne vaut mieux pas aborder le sujet en présence de personnes susceptibles d'enguirlander ou de pleurer toutes les larmes de son corps au moindre trouble émotionnel. Alors je choisis de me taire jusque ici. Je me mets à table et je jette un œil à ma sœur. Elle ne semblait pas être en meilleur état depuis ce matin. Et toujours pas assujetti à la discussion. Mais cette fois, j'allais pas la louper. Ma mère brisa le silence: «Vous êtes toujours en froid tous les deux?» Ni l'un ni l'autre ne répondit. «Ce soir j'ai rendez-vous avec notre voisin, vous serez seuls. D'accord?» De nouveau le silence. «Hey, vous pourriez me répondre quand je vous parle?!» dit-elle en haussant le ton. Elle se penche sur la table pour mieux nous regarder tous les deux en même temps. Je voyais nettement qu'elle perdait patience. Et, voyant qu'on ne répondrait pas, elle reprend sa position de départ et continue à manger ,son visage décomposé par la colère. Quand elle prend son air arrogant, il ne vaut mieux pas la contrarier. Mais là , c'est trop important pour qu'elle le sache maintenant. Moi et Louise finissions notre assiette lorsqu'elle dit: «Vous avez intérêt à vous reprendre tous les deux...» Je baisse les yeux. Je vois que ma sœur en fait de même. Elle se leve et monte dans sa chambre. Je lui colle aux semelles pour enfin m'expliquer avec elle. Mais arrivée sur son pallier, elle se retourne, me pousse et me dit: «J'ai rien à te dire!» Sous le choc du mur d'en face, je m'affaisse sur le sol. Ma tête avait tapé de plein fouet le placo et je n'allais sûrement pas échapper à une jolie bosse . Je me relève tant bien que mal en essayant de retrouver mes esprits. Elle n'allait pas échapper à quelques explications, j'en fais la promesse. Mais pas maintenant. De toute façon, je suis sure qu'elle s'est enfermée dans sa chambre. Je frotte l'arrière de mon crâne en faisant une grimace de douleur. Quelle violence! Se faire battre par sa sœur, c'est le monde à l'envers quoi. Je retourne dans ma chambre, bien décidé à trouver un moyen de la coincer. Et c'est ce soir ou jamais. |
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