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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 6
Nom de l'œuvre : Egalités Nom du chapitre : Un certain voisin
Écrit par zucchina Chapitre publié le : 8/12/2012 à 01:23
Œuvre lue 9877 fois Dernière édition le : 12/2/2013 à 23:42
Je suis retourné en cours, un peu énervé par le comportement de ma sœur. L'après-midi s'est déroulé sans encombre. Il faisait chaud dans chaque salle de cours et les récréations étaient suffocantes au soleil. Une fin d'été dont tout le monde profite. Sauf moi.

Vivement l'hiver que je puisse rester chez moi devant l'ordinateur lorsqu'il neigera. Mais le pire, c'est que pendant l'hiver, il y a course d'orientation. Alors imaginez un peu le tableau. Moi, le mec le moins débrouillard du monde, me lâcher dans une forêt avec une carte et une boussole, pour seul but de rapporter des balises! Conclusion, je vais me paumer dans le bois, et le loup m'y trouvera...

Il va falloir vous expliquer le sport parce que vous comprenez surement rien là. En fait, il existe trois menus, -et comme j'ai pas envie de danser ou de faire de la gymnastique aux agréés- j'ai choisis le menu qui contient badminton, course d'orientation et, pour mon plus grand malheur, de l'acrosport. Mais surement le mieux quand on voit les 3x500 mètres, de la step ou encore du basket...

Donc là, on va commencer le badminton, et le bac de ce sport plus que chiant où tu parcoures 2 kilomètres 500 en une heure rien qu'en bougeant sur tout le terrain pour rattraper le «volant»... D'ailleurs, pourquoi volant? Parce que ça vole? Ou parce qu'on peut conduire avec? Je sais pas, je me le suis toujours demandé. Euh bref, je m'éloigne donc en fait on le passe dans deux mois et demi le bac de badminton. Tout ce temps pour me mettre à un niveau potable.

Mais j'ai une de ces flemme de travailler, c'est que du sport quoi. Le problème, c'est que je connais ma mère, rien n'est à délaisser. Surtout pour le bac. Et si je me plante sur plusieurs matières, je serais «bien content d'avoir le sport» pour reprendre ses mots. Et puis, elle fait déjà tellement, elle me demande seulement d'avoir de bonnes notes. Ça va, c'est pas trop demandé.

***

Je rentre enfin chez moi, épuisé par ce manque de sommeil de la nuit dernière. Je pose mon sac au pied de l'escalier et je retrouve Billy qui vient me lécher les mains pour signe de bienvenue. Je le caresse et je remarque que son collier a été retiré, laissant une trace sur son poil soyeux. Vaut mieux pas qu'il sorte, sinon il va se faire chopper par la fourrière. Mais Billy me regardait avec des yeux de merlan frit et s'assit à mes pieds.
«Qu'est-ce tu veux, hein? Qu'est-ce tu veux?», m'attendant presque à ce qu'il réponde.
«Bon j'ai compris.»

Je me suis fais un café et j'ai sorti le chien, surveillant ses va-et-vient dans le jardin. Ce chien n'est pas de nature désobéissante ou fuyarde , mais le grillage n'est pas haut et il contient des trous dans chaque coin du terrain. Alors même si il connaît les règles ici, on ne sait pas ce qui pourrait le conduire hors du jardin.

Je rentre avec le chien après avoir terminé mon café. Étape suivante, parler à ma sœur. Je réfléchis à la vitesse de la lumière; Si j'ai pas réussi oralement, je risque pas d'y arriver par le langage des signes. Alors après il me reste l'écrit... Mais des lettres à envoyer à sa sœur, c'est un peu vieux jeu et puis ça me tente pas trop. Non non, pas de lettres. Où est-ce que je suis le plus à l'aise? Derrière un ordinateur. Donc... c'était là qu'il fallait taper, et je ne connais qu'un seul site où 90% des jeunes passent minimum deux heures par jour: facebook.

Je monte les escaliers quatre à quatre, pressé de découvrir enfin la vérité. J'arrive dans le couloir de l'étage et j'entends la musique provenant de la chambre de ma sœur. C'est bon, elle est sur son ordi. Je m'installe devant le mien dans ma chambre, je tape mon mot de passe puis j'ouvre firefox.

S'inscrire sur un réseau social pour parler à se sœur qui est dans la chambre d'à côté, c'est un peu poussé... J'arrive sur la page d'accueil de facebook. Bon... nom, prénom, date de naissance, adresse mail... ils veulent pas un café aussi? Bref, après avoir dévoilé ma vie à mon ordi, les recommandations facebook s'affichèrent pour chercher des amis, accompagné d'un message de bienvenue. Je saute cette étape. C'est barbant ce site, ils nous harcèlent h24! Encore pire que les serveurs dans les restos japonais! Ok je me calme.

J'entre le nom et le prénom de ma sœur dans la barre de recherche. Je vois sa photo de profil et son nom, puis je l'ajoute. 5 secondes plus tard, une notification apparaît:
«Louise Bercé a accepté votre invitation. Vous pouvez publier dans son journal.»

Ah mais c'est quoi ces termes qui servent à rien, complètements tordus! (non je n'ai pas une réaction de rageur non...) Les gens n'ont pas besoin de savoir si ta pomme était bonne ce midi? Non donc je ne vois pas l'utilité de facebook. Mais heureusement, il existe la discussion instantanée. D'ailleurs, je pense que la plupart s'inscrivent pour discuter avec leurs amis.

J'ouvre la fenêtre de conversation de ma sœur, la seule de mes «amis» connectés. Mais j'ai même pas eu le temps de taper une phrase que je reçois un message d'elle.
«Qu'est-ce que tu veux?»
«He pas la peine d'être agressive. T'as pas l'impression que tu me dois des explications là?»
«Pas le moins du monde»
«Tu m'annonces que tu es enceinte et tu crois que je vais rester assis à rien faire?»
«Oui...»
«Eh bien non, alors soit tu me donnes des explications maintenant, soit je balance tout à maman.»
«Non, dis rien, je vais te dire tout ce que tu veux savoir!»
«Bien, je t'écoute.»
«Ben... on a commencé à se voir depuis un mois, mais... on avait rien fait de concret, seulement des visites de temps en temps...»
«Il est au collège?!»
«Non.»
«Il est au lycée?!»
«Non.»
«Il travaille?!»
«Oui.»
«Mais il a combien de plus que toi?!»
«25.»
«Quoi?! Mais c'est qui?»
«Notre voisin.»
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