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Lecture d'un chapitre
| Lecture du chapitre 8 | |
|---|---|
| Nom de l'œuvre : Egalités | Nom du chapitre : Tout commence par un rendez-vous |
| Écrit par zucchina | Chapitre publié le : 12/2/2013 à 23:37 |
| Œuvre lue 9876 fois | Dernière édition le : 12/5/2013 à 12:54 |
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| Je me lève avec difficulté lorsque mon réveil sonne. Ma mère est rentrée tard hier soir. Et même si j'étais bien décidé à veiller pour l'avertir lorsqu'elle rentrerait, je me suis assoupi finalement sur mon lit. Louise aussi a veillé tard pour les mêmes raisons, apparemment décidée à lui révéler la triste vérité. Elle était restée en bas elle, sur le canapé. Mais je crois qu'elle a aussi succombé au sommeil. Je descends et comme prévu, Louise est allongée sur le canapé, un coussin sous la tête, une couverture l'entourant complètement, lui donnant une allure de momie recroquevillée sur elle même. Ma mère dort encore. Je prends un café rapidement et le son du micro-ondes réveille ma sœur. Elle se lève doucement, encore tremblante et instable sur ses jambes. Complètement décoiffée, à moitié déshabillée, elle se dirige lentement vers le placard pour chopper un bol et se faire un chocolat chaud. Ça faisait longtemps que je n'avais pas vu ma sœur dans cet état. Faut dire que lorsqu'elle sort de sa chambre le matin, elle se prépare avant. Je remonte les escaliers en croisant Billy qui a dû se lever à son tour avec le bruit que faisait ma sœur à s'installer à table (une chaise est tombée). Il en reste une d'encore endormie. Je ne pense pas qu'elle se lèvera lorsque nous partirons pour l'école mais bon, j'espère. Alors j'arrive dans ma chambre et je me penche sur un autre problème tout aussi important: Kelly. Soit j'étais sous l'effet de la drogue, soit sous l'effet de l'alcool, y'a pas d'autres solutions possibles. Mais qu'est-ce qui m'a pris d'accepter... Quel con je fais. Je ne sais même pas ce que je suis censé faire. Lui offrir des fleurs? Des chocolats? Ou une carte? Oh là , c'est pas la St Valentin vieux, ressaisis-toi. Au pire, je viens les mains vides, comme prévu et je travaille l'anglais avec elle. Ouais, bon plan Henry. Déjà , tu vas essayer de te conduire nor-ma-le-ment ce matin. Oh non, je suis en retard maintenant à force de trop réfléchir. Minable. Je me lave en une minute, je m'habille en quatrième vitesse, je fais mon sac en balançant des affaires au pif dedans et je dégringole les marches. En bas, Louise a tout son temps elle. Elle commence à 9 heures cette chanceuse. Je prends quand même le temps de faire un mot à ma mère que je coince en dessous du sous-plat sur la table: «Il faut qu'on parle ce soir. Je mange dehors avec Martin ce midi. Henry.» Je sors en trombe de la maison, prêt à affronter cette journée qui promet d'être bien mouvementée. Je me rends en cours, avec un mot de retard. Pendant toute la matinée, Kelly ne m'adressa pas un regard. Mais je fus bien obligé d'aller la voir pour lui demander son adresse. Alors à la pause de 10 heures, je me dirige vers elle, avant qu'elle ne quitte la classe. «He, pour cet après-midi, ça tient toujours?» «Oui, bien sur. Tu veux peut-être savoir où je réside non?» «Je venais justement pour ça.» «Bah écoute, j'habite la rue en face du supermarché, tu m'appelleras pour que je sorte dans la rue te chercher? Voilà mon numéro.» Elle me tendit un bout de papier. Comme si elle avait prévu son coup depuis des lustres. Ou alors qu'elle gardait une réserve de papiers avec son numéro dessus. J'étais abasourdi. «Alors à tout à l'heure.» me dit-elle dans un sourire à faire fondre la banquise du pôle nord. Sauf que là , c'est plutôt mon corps qui s'effondre sur lui-même. Je dois avoir un sourire béat sur le visage quand je m'aperçois de la tête que fais Martin en me voyant. Je viens de me faire ensorceler par un ange descendu tout droit du ciel pour envoûter tous les ptits geeks du coin, c'est pas possible... «Hey, il t'arrive quoi mec?» «Je sais pas, tu peux me gifler? J'ai besoin de savoir si je rêve pas.» La seconde suivante, une douleur lancinante traversa ma joue gauche de bas en haut. «Ça va mieux?» dit mon copain en rigolant. Un sourire malicieux sur les lèvres, Martin était à présent en train de se moquer du visage dégouté qui devait se dessiner sur ma tête. Je frottais ma joue endolorie. Elle était brulante. Il y était pas allé de main morte cet enfoiré. «Merci, j'en avais besoin.» dis-je, bon joueur. «Tu vas pouvoir m'expliquer ta tête maintenant alors?» «Bah c'est simple, je viens de me faire baffer par mon meilleur ami.» répliquais-je sur un ton ironique. «Je n'ai fais qu'obéir aux ordres de sa majesté.» dit-il sur la même tonalité. «Ben cet après midi, je dois aller chez Kelly pour faire l'anglais avec elle.» «Rien que ça? T'aurais pu m'inviter quoi.» Je sentis une pointe de jalousie dans sa voix. Pourtant, y'a pas de quoi. Martin est quand même plus beau gosse que moi. Il a la même teinte de cheveux que moi en un peu plus foncé (à savoir brun bande de poissons rouges) mais ses yeux sont marrons. Il ne porte pas de lunettes et il est un peu mieux foutu physiquement. En fait, Martin fait de la muscu secrètement. Mais avec son style vestimentaire, personne ne peut voir qu'en dessous se cache un véritable athlète. «T'inquiètes, on compte pas faire des bébés» dis-je en rigolant. Il rigole à son tour. Voilà , il a retrouvé le sourire. Heureusement, il en faut peu à Martin pour retrouver sa bonne humeur. Nous retournons en cours car la sonnerie retentit. «On parlera d'elle tout à l'heure au kébab d'accord?» « Oui ok.» Pendant les deux heures de mathématiques qui suivirent, je me surpris à rêver à ce que je pourrais bien faire cet après-midi avec Kelly. De quoi nous allions parler, si ce serait ennuyeux ou si nous allions passer un bon moment. C'est frustrant de savoir que l'on va passer tout un après-midi avec une fille qui n'a jamais fait attention à vous. D'autant plus que c'est un sacré canon. *** Enfin, la cloche sonne. On sort tous de la classe en ayant à moitié noté nos devoirs. Nous traversons les couloirs qui deviennent déserts à l'heure de manger. Vous apprendrez tous ici que les lycéens sont des bêtes étranges qui ont tout le temps envie de manger, peu importe l'heure. Nous, aujourd'hui, c'est kebab dans le quartier à côté du lycée où un bon nombre de personnes du bahut s'y trouvent déjà . (et même les CPE des fois!) Nous entrons et nous commandons rapidement au bar nos sandwiches qui arrivent quelques minutes plus tard, tout chauds et fumants. Nous commençons donc à rediscuter de Kelly. «Alors comme ça on a rendez-vous avec la petite Mcsharve?» commence Martin avec un grand sourire. «Ouais, elle m'a appelée hier sur mon fixe pour me demander si je pouvais l'aider.» dis-je d'un air indifférent. Martin failli recracher ce qu'il mangeait. «De quoi?! La prochaine fois, elle te fera une demande en mariage par téléphone ouais!» «Nan mais nan... n'importe quoi toi. De toute façon, je vais chez elle quand on a fini de manger, j'ai son numéro de téléphone.» «Rah mais c'est pas vrai, pourquoi j'ai pas de chance avec les filles moi? Explique toi là !» «Eh, c'est qu'une aide aux devoirs, t'emballes pas. T'façon, je vois pas ce qu'on peut me trouver...» |
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