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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 7
Nom de l'œuvre : Nouvelles Histoires du Mordz Nom du chapitre : [Episode 6] : Incendie
Écrit par zucchina Chapitre publié le : 4/3/2013 à 23:24
Œuvre lue 16634 fois Dernière édition le : 12/3/2016 à 18:25
Fatigué, assis dans une vieille voiture pourrie tout droit sortie d'un vieux film policier texan, souvenir hérité d'un certain Fredo dont il n'avait jamais pu se séparer, Eagle patientait devant la clinique du Dr.Sun. Il observait l'échange entre les deux gardiens, Matteo et Illyria, le "biker" Hell Angel, un petit voyou indigne de son intérêt, et d'une servante. Servante qui ne manquait pas d'attirer son attention. De son temps, il avait été l'un des plus fins limiers de Passlordie, et il savait reconnaître les choses louches. Il en avait une en face des yeux. Tout à son observation passive de la scène, il laissa son esprit vagabonder un peu. Il s'ennuyait ferme, en attestait le pianotage de ses doigts sur le volant...
Il avait promis à ses "collègues" d'aller redresser la situation ici. Cette tâche l'ennuyait profondément. Il y avait plus important. Le plan se déroulait sans lui, et cela l'importunait au plus haut point. Il n'avait cependant pas pu protester, au risque de se découvrir. Aucun des locataires du Fort des Aiglons ne savait qu'il était un agent double. Alors que certains le considéraient comme le leader de l'opération, il était celui chargé de la faire échouer. Et d'emporter avec un maximum de conspirateurs. Il était à la retraite quand ses employeurs lui avaient proposé cette mission, celle de s'infiltrer dans le groupe à l'origine du "Z Incident" pour enfin rendre la justice. Et petit à petit, il avait découvert quelque chose de terrible. C'est ainsi qu'il était redevenu un "G Man". Un de ces gardiens de l'ombre, chargé de faire régner la justice. Il aimait particulièrement cette idée, d'autant plus qu'il avait carte blanche. Il restait encore de nombreux détails à régler, mais une pièce maîtresse manquait à l'œuvre qu'il était en train de bâtir: Elvish. L'échec de C16 l'avait forcé à reconsidérer sa position. Ce garçon avait plus d'importance qu'il ne l'imaginait.
Soudain, le bruit caractéristique d'un poing qui tape doucement sur une vitre le tira de ses rêveries. Les autres étaient toujours là à discuter. Il tourna la tête côté passager, pour y découvrir un visage familier. Il déverrouilla les portes, et l'autre entra.
"Salut, vieux chef - lança l'inspecteur bouh.
- Salut - répondit-il, impassible.
- Alors, on se promène?
- On peut dire ça, oui...
- Tu sais sur quoi j'enquête en ce moment?
- Ca ne me regarde pas, jusqu'à preuve du contraire - rétorqua Eagle, agacé.
- Je crois que si."
Bouh avait parlé avec l'expression qu'ont tous les flics qui ont préparé leur discours avant de parler à un suspect, ou un témoin. Les mains écartées, un regard entendu... "C'est l'histoire d'un voyou que tout le monde croit mort, mais qui se pointe un an plus tard - reprit bouh - Et ça, ça embête du monde. Et paf! Il assassine quelqu'un, comme par hasard. Seulement il se trouve dans un hôpital au moment du crime. Dans cette clinique, plus précisément..." Il marqua une pause, comme pour s'assurer d'avoir attiré l'attention de son interlocuteur. Eagle lui fit signe de continuer. Il savait déjà ce que l'autre avait à dire. La théorie de 'bouh00' était brillante. C'était un bon flic. Il faudrait le manipuler avec précautions...
"Et donc, - poursuivit bouh - on a un mystère. Par quel... miracle... Tu es d'accord sur le mot miracle? Moi je trouve que ça sonne bien. Je disais donc, par quel miracle incroyable notre petit voyou se retrouve-t-il dans deux endroits à la fois? Moi, je trouve ça louche. Et tu sais quoi? Je pense que pour une fois, Mister Elvish est innocent, et qu'on essaye de la coffrer pour meurtre. Et qui est-ce que je retrouve sur ma route en revenant ici? Un vieux renard qui trempe en plein dans les affaires politiques de ce pays de merde. Et qui observe notre homme sous un déguisement grotesque et qui visiblement...
- La ferme."
Eagle se massa les tempes. Bouh avait pratiquement aboyé la fin de sa tirade. Ca l'exaspérait. L'autre l'observait, médusé. Il n'était pas assez expérimenté pour réagir à ce genre de réactions.
"Maintenant l'artiste, écoute moi bien. Tu ne sais rien. Tu n'as rien. Alors tu vas gentiment aller t'assoir dans ton coin et regarder les pros travailler. On est d'accord?
- Que... Mais... - hasarda bouh, privé de repères.
- On est d'accord? - il s'était fait plus insistant. Plus menaçant, aussi.
- On... On est d'accord."
Il avait compris. Ce jeune inspecteur était perspicace, pour un gars avec aussi peu de bouteille. Il savait qu'ils étaient dans le même camp. C'était parfait. Eagle ouvrit sa portière et se dirigea vers le petit groupe qui s'apprêtait à se séparer.

Là-bas, dans le Nord, il avançait, indifférent à ce parfum de changement imminent qu'il ressentait pourtant partout depuis qu'il était de retour en Polordie. Il s'était réfugié dans ces montagnes après s'être évadé du Désert Rouge. Et maintenant il marchait vers la gloire toute proche. "La gloire, élucubration onirique de la foule pataude, organe turgescent qui redescend aussi vite qu'il est monté. Ha...", songea-t-il. Non, en fait ce n'était pas la gloire qu'il cherchait. Il voulait juste s'amuser. Il marchait, indifférent à la route, à la végétation, aux belettes qu'il écrasait durait son sommeil... Il était leur peur, la peur des patates. Il était le sang versé par leurs manies ridicules. Il était un rêve agité, le tourment des innocents. Il était la folie. Il était le grand poète cadavérique et exquis. Il était Nuit. Il était le Cacophone. Il était Restless Dream, et personne ne pourrait l'arrêter. Restait à trouver un but.

Elvish commença à s'éloigner de Mattéo. Il avait du mal à contenir sa fureur. Dire que son ennemi était là, tout près, et qu'il était impuissant. Il bouillonnait intérieurement. C'est sans doute pour ça qu'il mit du temps à remarquer la jeune fille qui l'observait. C'était Galopa. Il reconnaissait son regard entre mille. Lorsqu'il le croisa, il se sentit étrangement léger. Il en oublia sa colère, et tout le reste. Et c'est pour cette raison qu'il se fit surprendre, une fois de plus dans cette journée, par l'individu qui s'approchait de lui à toute vitesse. Il ne le reconnaissait pas. Pourtant il se posta devant lui.
"Elvish?
- Ou... euh, je veux dire... Je peux vous aider?
- Merci, j'ai ce que je voulais. - fit l'angi et se retournant vers la direction d'où il arrivait."
Il fit trois pas, quand soudain, un nuage de fumée les enveloppa, Hell, Illyria, l'inconnu et lui. Puis une sorte d'énorme main sortit du sol en tenta de l'agripper. Il frappa de son poing nu, mais la main ne semblait pas avoir réellement de consistance. C'est alors qu'il sentit un violent choc à l'arrière de son crâne, suivi d'un éclair blanc. Il s'évanouit.

"Ga. Rha. Grargh. Gniiiii..."
"..."
"RHAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAA!"
C16 était fou de rage. Il n'en pouvait plus. Trop de choses dans sa tête. Il était pris de tics soudains. Il allait tous les tuer. Comme avant. Il irait tous les massacrer. Ouais, tous les écraser. Les écraser. Les écraser. Hin. Les écraser comme les misérables larves qu'ils étaient tous. Tant pis si ils le tuaient. Il reviendrait. Toujours. Toujours. Hin.
Soudain, il se rendit compte d'où il était et de ce qu'il faisait. Accroupi comme un misérable, en train de se ronger les ongles jusqu'au sang, baignant dans son propre sang, sa sueur et son urine. Il était devenu vraiment fou pendant un temps. Cela lui arrivait encore, parfois. Mais moins qu'avant. Pourtant il n'y avait pas eu d'avant. Il ne put se retenir de vomir devant le spectacle qu'il s'offrait à lui-même. Il ôta ce qu'il restait de ses vêtements - il en avait fait de la charpie - et se dirigea vers la salle de bain. Il jeta ses loques par terre. Il les brûlerait plus tard. Il alluma le robinet. L'eau commença à couler, le lavant, tant physiquement que mentalement. Il commença à y revoir plus clair. Eagle lui avait fait perdre les pédales, et il avait connu le premier échec de sa carrière. Cela le vexait, mais il réprima violemment ce sentiment. L'heure n'étais plus à se laisser aller. Il faudrait tout reprendre à zéro. Traquer la proie avec la minutie du chasseur, et l'abattre. Tel était son art. Il était un pourvoyeur de la mort, et il ne devait plus s'abaisser au rang des autres patates.
Il retraça la journée écoulée. Après avoir manqué sa cible, à cause de l'intervention de ce "Loulou", il avait disparu, comme à son habitude, pour réapparaître ici même. Et il avait sombré. Il s'était mis à délirer, avait saccagé l'appartement. Il faudrait le brûler aussi. Ca l'aiderait à évacuer ce qui était encore refoulé au plus profond de lui-même. Et puis il repartirait en chasse. Sans se disperser. Mais pour son propre compte cette fois. Eagle l'avait humilié, il devait payer. Payer pour l'avoir rendu fou. Payer pour avoir provoqué son échec. Payer pour le reste, aussi. Bref, il fallait s'y remettre.
Il enfila une tenue similaire à l'ancienne, toute en nuances de gris, plutôt moulante, qui lui offrait une grande liberté de mouvement, comme il aimait, puis récupéra son ample manteau noir. Il descendit ensuite les marches du petit escalier qui permettait de sortir de son immeuble, une luxueuse construction à trois étages, dans le quartier résidentiel le plus cher de Might City. Il sortit un briquet de son manteau, puis l'alluma, pour en observer la flamme, quelques instants, comme fasciné. Puis il contourna la superbe bâtisse pour gagner une petite porte, par laquelle il entra. Elle donnait sur la chaufferie. Il l'avait forcée il y a quelques temps, pour entrer et sortir discrètement. Personne n'ayant rien remarqué, elle n'avait jamais été réparée. Il s'arrêta devant chaudière, ouvrit la cuve contenant le fuel, et lança son briquet à l'intérieur. Puis il disparut, avant même d'entendre le son de l'explosion. Il n'éprouvait aucun regret à brûler sa maison.

Lorsque Hell ouvrit les yeux, il tenait Illyria dans ses bras, comme pour la protéger. Elvish et l'angi qui s'était avancé vers eux avaient disparu. Nul doute qu'il était la cause de tout cela. C'est alors qu'il eut l'impression d'être totalement cerné. D'un côté, la fille démoni, de l'autre ce lourdaud de Matteo. Tous deux couraient vers eux en beuglant. C'est le Gardien qui arriva le premier, bangun à la main.
"Qu'est-ce que c'est encore que ce bordel? Cette fois Hell, t'es foutu! - hurla-t-il.
- Mais j'ai rien f...
- Elvish! Où il est? Elviiiiiiiiiiiiiiiiiiiish?"
C'était la fille qui les avait rejoints, et qui lui brisait les tympans. Entre elle et Matteo, c'était un vrai concert de hurlements. "Du calme". La voix douce, mais résonnante d'Illyria, mit fin à tout ce vacarme. Il soupira.
"Ni Hell ni moi n'y sommes pour quoi que ce soit. - poursuivit-elle - Et je doute que cette jeune femme, vu son état, ne soit impliqué là-dedans...
- Toujours aussi perspicace, miss. - C'est bouh, sorti de nulle part, qui venait de parler.
- Quelqu'un peut m'expliquer ce qui se passe? - tonna Matteo.
- La servante, c'était Elvish déguisé... - commença bouh.
- Quoi? - rugit l'autre Gardien.
- ...et il a été visiblement enlevé par un inconnu. C'est du moins ce que j'ai vu."
Hell commença à se tasser sur lui-même. Les ennuis allaient tomber. Ils avaient aidé une personne recherchée à s'échapper, et jamais Matteo ne laisserait passer ça... Matteo se tourna d'ailleurs vers lui et sa femme. "On réglera ça plus tard. Tout le monde vient avec moi à la Caserne. Hell Angel, je vous arrête pour tentative de dissimulation aux yeux de la Noble Justice de Passlordie d'une personne recherchée. Illy, Bouh, réunion stratégique à la caserne. Il faut le coincer."

Iwambo soupira, du moins il l'aurait fait s’il l'avait pu. Tandis que sa maîtresse le remplissait de terre, sans doute pour y faire pousser des géraniums, il sentit une énorme vibration et un vacarme assourdissant, suivi d'une brusque montée de température. Sa maîtresse, ou son maître, il ne savait pas très bien, lâcha alors son sac de compost et courut vers la sortie. C'est alors que des flammes dévorantes firent leur apparition, et commencèrent à consumer ce qui se trouvait dans la pièce. Nul doute qu'il serait en train de suer à grosses gouttes s’il avait pu. Alors qu'il se croyait perdu, un jet rafraîchissant passa par la fenêtre, et commença à lutter contre le brasier. Après quelques minutes, le feu sembla s'éteindre, laissant place à un paysage horrible, fait de meubles calcinés baignant dans cinq centimètres d'eau environ. Il ne put s'empêcher de penser que la vie de pot de fleur, c'était vraiment de la merde.

Lorsqu'Elvish se réveilla, il se trouvait dans une cellule grise et froide. Quelqu'un le fixait, il le sentait. Il ouvrit un œil, et tomba sur un regard sombre et las. Il se redressa aussi bien que les lourdes chaînes enserrant ses poignets le lui permettaient, tentant de distinguer autre chose que les yeux de son interlocuteur, mais il n'y parvint pas. Les siens n'étaient pas encore habitués à l'obscurité du lieu.
"Où... Où suis-je? - demanda-t-il timidement".
- Ca, de le découvrir c'est à toi, mon enfant."
La voix était familière. Petit à petit, il commençait à discerner un visage. Une chevelure de crooner, avec des mèches assez improbables. Un costume blanc impeccable, que n'auraient pas renié les gangsters des années folles. Et, autour de son œil droit, une cicatrice en forme de triangle inséré dans un cercle. La marque des démonis, imprimée au fer rouge.
"Maître... Niwi?
- A Chawi alors.
- Qu'est-ce que...
- Un message t'apporter je suis venu. Egaré du chemin tu t'es, poursuivant ton obscure quête de vengeance. Indigne de mes élèves cela est.
- Mais...
- De cette prison bientôt tu sortiras. Il te faudra être fort, car de nombreuses personnes le dessein tu assouviras. Ou pas.
- Je ne comprends pas, maître... - hasarda Elvish.
- Bien assez tôt tu comprendras. Une seconde chance, t'accorder j'ai décidé. - répondit Chawi d'un ton malicieux.
- Ah? - demanda le démoni déchu timidement.
- Ma mission j'ai accompli. Va, maintenant. Que la force soit avec toi."
Chawi disparut, s'effaçant petit à petit dans le paysage lugubre de la cellule. Elvish était désemparé. Avait-il rêvé? Tout cela était-il réel? Cela méritait réflexion. Il s'allongea pour y réfléchir, et sentit une masse délicate dans son dos, au niveau de ses épaules. Enfin, il comprenait.
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