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Lecture d'un chapitre



Lecture du chapitre 14
Nom de l'œuvre : Nouvelles Histoires du Mordz Nom du chapitre : [Episode 13] : L'alchimiste
Écrit par zucchina Chapitre publié le : 4/3/2013 à 23:31
Œuvre lue 16632 fois Dernière édition le : 12/3/2016 à 18:07
"L'alchimiste... Je m'attendais franchement pas à tomber sur toi." Elvish passa la main dans ses cheveux. "Un truc de ce genre, je connais qu'une seule personne qui aurait pu me le sortir..." Il s'accroupit, pour se mettre au niveau du visage grimaçant de douleur. Le démoni tendit son bras pour relever le menton de son interlocuteur d'un doigt. "Quoiqu'à la réflexion... C'est peut-être notre ami commun qui t'a fait ça, hein, SGI?" A ces mots, l'autre se mit à gémir. Elvish songea qu'il avait probablement vu juste. Shy Guy s'était fait dézinguer par l'alchimiste. "Et tu sais quoi mon petit?" L'ancien biker illumina son visage d'un sourire carnassier. "Que tu sois à l'article de la mort ne m'inspire aucune pitié. Mais l'ennui, vois-tu, c'est que mes doutes doivent être levés. Et mort, tu ne me serviras pas à grand-chose. Qui t'as fait ça? Qui est ce putain d'alchimiste?" Involontairement, il avait élevé la voix à la fin de son monologue. La patate blessée face à lui toussa. Il semblait l'implorer, demander quelque chose. Elvish savait d'expérience que les hommes qui perdaient beaucoup de sang avaient toujours soif. L'organisme veut reconstituer des réserves en eau. Dans le cas de SGI, c'était bien trop tard, mais ça pouvait le décider à fournir en ultime effort. Et cet effort, Elvish voulait qu'il advienne à tout prix. "Je reviens." L'autre gémit à nouveau.
Elvish gagna sa moto. L'air était doux, dehors. Un instant, il s'arrêta, pensif, appuyé sur la selle, et soupira. Il ne se reconnaissait plus dans cette Polordie, pas plus que dans ce rôle d'émissaire de la mort. Au fond de lui, il se sentait profondément triste. Triste et en colère contre ceux qui l'avaient forcé à devenir ainsi. "C'est à cause de types comme eux que des types comme moi finissent par devenir des types comme eux", comme dirait l'autre. Des étoiles apparurent devant ses yeux. S'il ne se ressaisissait pas vite, il risquait de tomber de sommeil. Et comme pour lui rappeler qu'il était bien vivant et mortel, les douleurs accumulées dans son combat contre Bladeninja le lancèrent. Il récupéra sa gourde et rejoint le mourant dans la cahute. Il n'avait pas bougé.
"Tiens, bois." Il approcha la gourde des lèvres de son ancien ami. Une fois que celui-ci eut bu quelques gorgées, il la retira. SGI semblait apaisé.
"Elvish... - murmura-t-il...
- Economise ton souffle, imbécile.
- ... Non... Attends... Tu... Tu as changé... Depuis le temps...
- On change tous. Faut croire que c'est le temps qui fait ça... - rétorqua le démoni.
SGI toussa, puis poursuivit.
- Tu sais... Pendant... Quelques années..."
Elvish était nerveux. S'il lui filait entre les doigts avant de lui donner l'identité de l'alchimiste, il allait faire un malheur.
"... J'étais plus... Trop... moi-même... Tu sais... Hein...?
- Il paraît ouais - répondit Elvish d'un ton sec.
- Dis à Hell... Que... Qu'il m'a..."
Elvish avait envie de lui hurler dessus. De lui crier en pleine face: "mais je m'en cogne de tout ça, tu vas accoucher ouais?", mais il n'en fit rien.
"Dis-lui... juste... Que... Je n'oublierai jamais... Nos nuits... Et... Quand il s'occupait... De moi...
- Ouais, ouais, je lui dirai"
"Si je le retrouve vivant", eut-il envie d'ajouter. Elvish embraya.
"Mais qui t'a fait ça SGI? Qui bordel?
- C'est...
- Oui?
- C'est...
- Allez, pitié SGI c'est important bordel!
- ..."
Shy Guy s'effondra dans un dernier soupir. Elvish était éberlué. Dans le dernier murmure de son ancien comparse, il avait clairement entendu un nom. La vérité qu'il avait toujours refusé de voir lui sautait tout d'un coup à la gorge. Alors c'était vrai. L'alchimiste était bel et bien Sereebi.
Après avoir confectionné à SGI une sépulture de fortune, le démoni enfourcha sa moto, direction le camp rouge où Hell était enfermé depuis trop longtemps déjà. Du moins il l'espérait. Il n'aurait probablement jamais l'occasion de le vérifier, car à cet instant précis, il s'endormit. Son engin quitta la petite route déserte, et il chuta avec violence, sans reprendre connaissance.

Hell se sentait passablement ridicule. Il détestait ce camp. Il détestait Gin. Il détestait Toch. Mais ce qu'il détestait par-dessus tout, c'était Elvish qui l'avait fourré dans ce pétrin. Et cette fois-ci, ça ne se finirait pas dans un éclat de rire devant une cannette de bière. Il allait le tuer. "C'est le pire plan que j'aie jamais vu de ma vie", maugréa-t-il à l'attention du jeune général. "En même temps, c'est un peu le seul qu'on ait", rétorqua ce dernier. Il n'enchaîna pas. Le "plan" en question était assez simple. Le petit Gin était allé voir Toch pour lui demander s'il l'autorisait à passer la nuit avec un des prisonniers. Le "chef" du camp lui avait répondu que, bien sûr, il le pouvait, et que c'était monnaie courante ici. Il avait alors rejoint Gin dans sa chambre, et ils avaient élaboré la suite du plan.
Après avoir étalé pendant une heure combien Toch le débectait, Hell avait fini par écouter la suite en question. Ils avaient convenu - ou plutôt, Gin avait convenu et l'avait forcé sous la menace de sa lame - qu'ils déclareraient que le général avait décidé de faire du biker sa nouvelle "concubine" et le ramenait sous haute surveillance dans sa résidence de la capitale. Et c'est ainsi qu'à l'aube, le n°2 des légendaires Bikers, la terreur de la rue de Might City, l'ange des enfers, arborait devant une sorte d'officier désaxé aux mœurs des plus douteux, à savoir Toch, une mini-jupe rose et un débardeur assorti. Toch avait gloussé. Gloussé. Curieusement, pendant ce moment de solitude, Hell eut pourtant l'impression d'une sorte de vengeance divine, mais il n'aurait su dire d'où elle serait venue, ni pourquoi elle le frappait.
"Bon, je peux l'embarquer? - trancha la voix de Gin.
- Vous êtes si choux... Par la gay pride, je ne peux pas vous refuser ça... Mais d'un autre côté, si le patron l'apprend...
- Mais on est amoureux... - répliqua le général avec une moue boudeuse.
- J'entends bien mais..."
Avant même qu'il ne puisse comprendre, Gin lui prit le visage entre les mains et l'embrassa avec fougue. C'était doux... Et chaud... Et... C'était Gin! Hell se retient de vomir et le repoussa. Il avisa soudain le regard consterné des deux autres protagonistes.
"Pas devant tout le monde chéri, voyons... - se força-t-il à dire d'une voix mièvre.
- Rhô c'est trop meugoooooon! Bon, filez, mais s’il se sauve, vous en assumerez toute la responsabilité, nous sommes d'accord général Gin? - interrogea Toch d'un air inquiet.
- Soyez tranquille commandant. Nous parlons déjà de mariage, alors avant qu'il se sauve...
- Me voilà rassuré! Allez, ouste! Profitez bien de votre nouvelle vie!"
Tandis que Toch agitait la main, Hell et Gin montèrent dans un camion typique des convois militaires, barré de l'inscription "Polord Army". Une fois à bonne distance du camp, Hell laissa échapper sa colère.
"Ne refais... Plus... Jamais ça! - hurla-t-il.
- Rhô ça va, tu vas pas crever d'un bisou... - tempéra Gin.
- Un bisou? C'était un des plus gros patins de toute ma vie, grand malade!
- Arrête de crier, tu vas énerver les soldats...
- Je crie si je veux! Je te préviens, une fois à Might City, cours vite, parce que si je trouve une batte ou une barre de fer tu vas...
- Hey, y'a un truc sur la route... On dirait... Un maccab'? - le coupa Gin comme si de rien n'était.
- T'occupe, on a pas le temps. Y'a déjà des vautours partout, il est sûrement déjà clamsé... Si on peut arriver à Might City avant la nuit, ça m'arrange bien...
- Si tu le dis."
Ils roulèrent ainsi en direction de la capitale, à la tête de la petite troupe militaire, direction la capitale.

Monsieur L n'en pouvait plus. Son adversaire, le redoutable cyborg Klarth, ne semblait montrer aucun signe de fatigue. Ils se battaient probablement depuis des heures. Les autres membres de la WSO, inconscients, ne lui avaient été d'aucun secours.
"Tes chances de victoire ont chuté à 5%. Toujours pas de reddition en vue?
- Hum, cher ami, quelles seraient les conditions d’un tel armistice?
- Mort rapide et sans douleur. - répondit Klarth sans la moindre émotion, de son désormais habituel ton monocorde.
- Dans ce cas, non merci mon vieux!"
Monsieur L avait répliqué en riant. Il plaisantait toujours en combat. Etrangement, cela l'aidait à se concentrer.
Klarth se rua sur lui. Plutôt que d'esquiver comme d'habitude, Monsieur L tenta un contre. Il se fendit, lame en avant, espérant transpercer le monstre avec sa lame. Le choc fut terrible. L'épée entra bien en contact avec l'abdomen de son ennemi, mais se rompit net. L'officier de la WSO n'eut pas le temps d'exprimer sa surprise. Déjà, un énorme poing le percutait avec une puissance gargantuesque, l'éjectant contre une pile de gravats.
Il tenta de se relever, mais se rendit compte qu'il était totalement incapable de bouger. L'autre s'avançait vers lui.
"Tu as perdu. L'opération sera un succès d'ici quelques secondes. - annonça l'autre comme pour donner le résultat d'un match nul du championnat de curling lordien.
- On dirait bien, ouais... - répondit monsieur L dans un rictus.
- Je vais t'achever."
A cet instant précis, monsieur L songea qu'un petit miracle de derrière les fagots serait le bienvenu. Du genre, que Monsieur H se réveille, ou bien qu'un renfort inattendu montre le bout de son nez. Mais rien. Visiblement, il allait bel et bien mourir ici, dans les décombres d'une planque puante... Klarth le tenait en joue.
C'est alors que le miracle s'accomplit. Monsieur H surgit, hache au clair, emporté par son élan. "DIE YOU SON OF A BIIIIIIITCH!", hurla-t-il, tandis qu'il abattait son arme imposante. D'un seul mouvement, Klarth s'écarta juste assez pour pouvoir interposer sa mitrailleuse entre la patate bleue et lui. Il fit feu, avant même que Monsieur H ne puisse terminer son mouvement. Ce dernier, figé sur place, s'effondra, définitivement cette fois. "Sujet ennemi abattu." Annonça une fois de plus Klarth, avant de se retourner vers Monsieur L. "Cette fois, c'est ton... tour." La voix de son bourreau semblait avoir légèrement faible. "Prépare... toi... à... mourir..." Klarth dirigea à nouveau son arme vers lui, mais n'appuya pas sur la gâchette. Une voix générée par informatique se fit entendre: "Batterie Epuisée." Monsieur L n'en croyait pas ses yeux. A ce stade là, ce n'était même pas de la chance, c'était... Un miracle, un vrai. Et le mot restait faible. Klarth tenta de hurler un "Nooooooooooooooooooooon!", mais le murmure qui sortit de sa bouche finit par se perdre dans le néant. Il s'effondra. Monsieur L s'endormit à son tour.

Le jour était levé depuis un bon moment lorsque Light le retrouva. Il gisait, à quelques mètres de sa moto, au bord de la route. Elle eut un frisson. Au fond d'elle-même, quelque chose la poussait à espérer qu'il était vivant, bien que cela fut aller à l'encontre de sa mission. Elle approcha. Dans le ciel, des charognards semblaient tourner en un cercle parfait autour de lui. Leurs ombres se dessinant sur le sol rocailleux du désert avaient quelque de poétique. Il était salement amoché, une trainée de sang d'environ un mètre menant au jeune démoni. Elle posa délicatement ses doigts sur sa trachée. Dieu merci, il respirait encore. En lui tenant les cervicales, elle le fit rouler sur le dos. En dehors de nombreuses écorchures plus ou moins profondes et autres ecchymoses, il semblait aller à peu près bien. Light prit alors une des décisions les plus insensées de sa vie. Sauver la vie à l'un des hommes qu'elle avait promis aux autres d'abattre. Elle souleva sans peine le corps du démoni. S'il mourrait pendant le transport, au moins elle aurait bonne conscience. Sinon... Elle aviserait. Elle le portait comme un sac à patate, et s'apprêtait à repartir, lorsqu'une voix l'interpela. PZ.
"Tu es sûre de ce que tu vas faire, Light? - s'enquit-il d'une voix qui ne cachait pas son scepticisme.
- C'est vraiment toi, PZ? Ou bien c'est ce sale poulet d'Eagle? - lança-t-elle pour seule réponse, sans se retourner.
- Tu sais bien que si j'étais Eagle, je ne prendrais pas le risque d'utiliser mes illusions sur toi. Ca me semble... Evident...
- Mouais. Pour répondre à ta question, non, absolument pas. Mais...
- Mais? - la poussa-t-il à continuer.
- Tu te souviens quand on faisait des trucs fous? Ben c'est un peu ça... Je m'y attache, à ce gamin...
- Ce "gamin" peut tout faire s'effondrer... - dit-il en haussant le ton.
- Je sais très bien, Zeud. Mais au fond, ça serait peut-être pas plus mal...
- J'en suis pas certain...
- Après tout, si tout s'effondre à cause de lui, ça ne sera que justice, non? - enchaîna Light, sans vraie conviction.
- Si tu le dis. Je ne parlerai pas de ce que j'ai vu aux autres. Mais ils finiront bien par l'apprendre et tu le sais.
- J'assumerai mon gros.
- A la bonne heure."
Avant même qu'elle n'ait pu répondre, PZ s'était déjà évaporé. Elle gagna sa voiture, un cabriolet d'une marque Trashienne, et fila vers Might City, sous le rude soleil matinal du désert.
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